Italie : l'essor de la "foodisation", ou quand les restaurants volent la vedette aux musées
Le tourisme gastronomique est en plein essor en Italie. À Rome, les circuits culinaires sont plébisicités, donnant parfois à la capitale italienne des allures de buffet à ciel ouvert.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
À Rome (Italie), à l'heure où les terrasses se remplissent, un groupe d'Américains et d'Anglais sillonne le quartier populaire du Trastevere. Je vais vérifier si la table est prête. Au menu, pas de visite historique, mais une découverte de la cuisine locale. Introduction avec le trapizzino, une petite pizza garnie de légumes, de viande ou de fromage, suivi du traditionnel supplì. "Il s'agit tout simplement d'un risotto cuisiné dans une sauce à la tomate, roulé dans la chapelure et frit. Et au milieu, vous avez un petit morceau de mozzarella", décrit la guide.
Un mouvement mondial particulièrement fort en Italie
Pendant quatre heures, le groupe va enchaîner les plats et les trattorias. "On fait des food tours partout où on va : à Paris, à Londres, en Belgique, à Bruxelles. L'un des meilleurs moyens de visiter une ville, c'est de déguster de bons plats et on aime manger", raconte Andy Schwarcz, un touriste américain. Malgré le prix élevé, 135 euros par personne, le succès de ces tours est grandissant. "D'avril à octobre, nous en organisons tous les jours, parfois même deux fois par jour. On a énormément de demandes. Et à chaque fois, ils mangent tout, ils boivent tout", explique Marta Biondi, l'accompagnatrice.
Un mouvement mondial qui touche l'Italie plus fort encore, en raison du succès de sa gastronomie largement boosté par les réseaux sociaux, où les monuments et paysages sont désormais toujours photographiés derrière un plat comme à Venise, sur la côte amalfitaine ou à Naples.
Les restaurateurs italiens s'en sont emparés, assurant toujours plus le spectacle pour attirer les clients. Ces dernières années, les villes italiennes se sont transformées en buffet à ciel ouvert où la nourriture est partout, jusque dans les vitrines. Le business est énorme : le tourisme gastronomique aurait généré 9 milliards d'euros sur les quatre premiers mois de 2025.
Vers la disparition des tables authentiques au profit de lieux uniformisés ?
De quoi, selon la guide Fleur de la Haye-Serafini, faire disparaître les petites tables authentiques au profit de lieux uniformisés. "On a des restaurants qui se la jouent familiaux et qui, en fait, sont des chaînes. Quand on regarde, on croit qu'on va dans un restaurant typique de la tradition romaine, en réalité, si on tourne deux, trois rues autour du restaurant, on se rend compte qu'il y en a cinq ou six exactement sur le même modèle", décrit-elle.
Un engouement qui ne devrait pas s'arrêter là, puisque la gastronomie italienne pourrait bien être classée cette année patrimoine mondial de l'UNESCO.
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