Traitement des déchets : trois questions sur la hausse de la taxe imaginée par le gouvernement
L'augmentation de la taxe d'enfouissement des déchets représente, notamment, un coût supplémentaire pour des collectivités à qui 4,7 milliards d'euros d'efforts sont déjà demandés dans le projet de budget pour 2026.
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Nos ordures vont-elles coûter plus cher ? Le gouvernement prévoit de taxer davantage le traitement des déchets. La hausse de la taxe d'enfouissement des déchets, liée à celle de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), s'inscrit dans le projet de budget 2026, présenté par le gouvernement mardi 14 octobre. La mesure est imaginée pour inciter à recycler davantage, officiellement, mais elle touche au portefeuille des contribuables et n'emporte pas l'adhésion des collectivités.
1 Qui est concerné ?
La TGAP, technique la moins écologique de traitement des déchets s'élève actuellement à 65 euros la tonne et pourrait passer à 105 euros la tonne en 2030. Cette taxe est, à la base, acquittée par les entreprises de traitement des déchets, puis répercutée sur les collectivités qui gèrent la collecte, répercutée ensuite sur les propriétaires qui payent la taxe d'enlèvement des ordures, qui eux la répercutent sur les locataires. Dans ce jeu de domino, tout le monde y perd, dont le contribuable à l'arrivée.
2 À combien s'élève le surcoût ?
Pour les collectivités, le surcoût est estimé entre 240 et 450 millions d'euros d'ici 2030. Cela dépendra du fait que celles-ci arrivent, ou non, à enfouir moins de déchets.
Pour le contribuable, il est trop tôt pour évaluer le coût supplémentaire. Mais la taxe poubelle représente aujourd'hui 144 euros en moyenne par habitant, elle a déjà augmenté de 20% en 5 ans.
3 Comment la mesure est-elle accueillie ?
Cette hausse d'impôt suscite la colère des collectivités, qui dénoncent une taxe "injuste et inefficace". Elles demandent à faire payer les pollueurs, c’est-à-dire les industriels, dans la mesure où la moitié des déchets ne sont pas recyclables. Et c'est aussi ce que prévoit le gouvernement, avec la création d'une taxe sur les emballages plastiques non recyclés.
Mais cet argent ne sera pas redistribué aux collectivités, il doit servir à payer une part des indemnités que la France doit à l'UE, parce que le pays ne remplit pas ses objectifs de recyclage.
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