Mobilisation des agriculteurs : la FNSEA appelle le gouvernement "à annoncer immédiatement la date de la commission mixte paritaire" sur la loi Duplomb

Ce direct est désormais terminé.

Après l'adoption lundi 26 mai d'une motion de rejet concernant la loi agricole, dite Duplomb, la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA) a salué, "la responsabilité des députés". "Le texte doit désormais être adopté au plus vite", selon le syndicat agricole, qui a appelé "le gouvernement à annoncer immédiatement la date de la commission mixte paritaire".

L'Assemblée nationale a repoussé ce texte, supposé lever les contraintes pesant sur le secteur agricole, grâce à une motion de rejet soutenue par le bloc central, le Rassemblement national et son allié, l'Union des droites pour la République. Elle était portée par le rapporteur du texte, le député LR Julien Dive, dans l'optique de passer outre les milliers d'amendements écologistes et insoumis, et de favoriser l'adoption du texte tel qu'il a été adopté au Sénat en première lecture. 

"C'est une motion qui rejette l'obstruction", défend Annie Genevard. Invitée du journal de 20 Heures sur France 2, lundi soir, la ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a défendu l'adoption d'une motion de rejet du texte à l'Assemblée nationale. Evoquant les quelque 3 500 amendements déposés sur la proposition de loi, elle a estimé que l'examen dans l'hémicyle "était l'assurance que ce texte n'irait jamais jusqu'au vote".

LFI menace de déposer une motion de censure. La présidente du groupe La FI à l'Assemblée, Mathilde Panot, a estimé que "la macronie réinvente le 49.3". La loi ira désormais devant une commission mixte paritaire, réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs, chargés de s'accorder sur une version commune.

La FNSEA promet des actions symboliques sur tout le territoire. "Dans tous les départements, il y aura des actions entre aujourd'hui et mercredi", a affirmé lundi sur franceinfo Arnaud Rousseau, le président du premier syndicat agricole, qui note qu'elles seront "plutôt de l'ordre du symbole, car les agriculteurs sont au travail". Des agriculteurs se sont mobilisés, principalement en Ile-de-France, au premier jour de l'examen par les députés de la proposition de loi Duplomb, qui revendique de "lever les contraintes" qui pèsent sur la profession. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et Annie Genevard, sont allés à la rencontre des agriculteurs installés devant l'Assemblée nationale, afin d'exprimer le soutien du gouvernement au texte.

Des amendements qui "plombent la proposition de loi", selon Michel-Edouard Leclerc. "Je soutiens toutes ces mesures de simplification pour les agriculteurs", a réagi lundi sur France 2 le président du groupe Leclerc. Avant l'examen de la proposition de loi, 3 500 amendements ont été déposés, essentiellement par Les Ecologistes et La France insoumise, opposés au texte. "Ces amendements plombent la proposition de loi", déplore Michel-Edouard Leclerc, tandis que la FNSEA et les Jeunes agriculteurs estiment qu'ils "dénaturent" le projet.

Du côté des écologistes, inquiétude pour les abeilles. La proposition de loi, si elle est adoptée en l'état, permettrait d'utiliser de nouveau l'acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2018 et réputé particulièrement nocif pour les pollinisateurs, notamment les abeilles. "L'acétamipride ne va pas forcément tuer les abeilles immédiatement, mais va les affaiblir et les désorienter et donc les abeilles vont mettre beaucoup plus de temps à retrouver la ruche (...) Il va y avoir une mortalité importante dans un second temps", alerte François Veillerette, porte-parole de l'association Générations futures. Une nocivité qui est confirmée par des chercheurs du CNRS et de l'Inrae.