Finances publiques : "Quand on n'a pas de fric, on ne peut pas agir", souligne Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes

"La dégradation de la situation financière, c'est une sorte de nœud coulant autour des politiques publiques", image Pierre Moscovici, qui souhaite que la France garde son objectif de réduction du déficit sous la barre des 3%.

Article rédigé par franceinfo
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Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, était l'invité de France Inter vendredi 20 septembre 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, était l'invité de France Inter vendredi 20 septembre 2024. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Quand on n'a pas de fric, on ne peut pas agir", expose Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, sur France Inter jeudi 18 septembre. Il fait référence au déficit des dépenses publiques françaises et ajoute qu’"on ne peut pas mener de bonnes politiques publiques, qu'elles soient environnementales, sociales, de défense" ou "l'innovation et la technologie, si on n'a pas de finances publiques saines".

Pour autant, le premier président de la Cour des comptes n’est pas alarmiste : "La France n'est pas en faillite, la France n'est pas en crise financière", mais a "une situation financière préoccupante, qui se dégrade".

"Tenir les engagements européens"

Pour cette raison, Pierre Moscovici souhaite que la France garde son objectif de réduction du déficit sous la barre des 3%, à horizon 2029. D’abord parce que "nous avons des engagements européens, il faut les tenir", également parce que "nous sommes les seuls à être au-dessus de 3% parmi les grands pays de la zone euro" mais aussi parce que "la dégradation de la situation financière, c'est une sorte de nœud coulant autour des politiques publiques. C’est une incapacité à agir", explique le premier président de la Cour des comptes.

Alors que de nombreux manifestants sont attendus sur tout le territoire jeudi, il dit comprendre la "demande sociale qui s'exprime, et qui est forte, de justice fiscale". Pour autant, il ne se prononce pas sur la taxe Zucman réclamée par les socialistes, mais si une éventuelle contribution est demandée aux ménages les plus aisés, il faut que ce soit "à la fois juste" et "pas nocif à l'économie française", prône-t-il.

Par ailleurs, il a refusé de confirmer une information du journal Libération, selon laquelle il a annoncé en interne qu'il pourrait quitter la Cour des comptes d'ici à la fin de l'année. "Je peux vous assurer que je serai là pour tout le débat budgétaire", a-t-il dit sur France Inter, soit jusqu’à fin décembre. Son mandat actuel court jusqu'en septembre 2026.

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