Plan de sauvegarde d'Altice France : "La casse sociale risque d'être très importante", prévient l'Unsa SFR

Le tribunal des activités économiques de Paris a validé lundi le plan de sauvegarde accélérée d'Altice France, la maison mère de SFR, ce qui pourrait ouvrir la voie à une vente de l'opérateur.

Article rédigé par franceinfo
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Les logos de SFR et d'Altice. Photo d'illustration. (ERIC PIERMONT / AFP)
Les logos de SFR et d'Altice. Photo d'illustration. (ERIC PIERMONT / AFP)

"S'il y a une vente à la découpe auprès des trois autres opérateurs, Orange, Free, Bouygues, la casse sociale risque d'être très importante", réagit lundi 4 août auprès du service économie de franceinfo Abdelkader Choukrane, responsable de l'Unsa chez SFR. Le plan de sauvegarde accélérée de la maison mère de SFR a été approuvé lundi par le tribunal des activités économiques de Paris. Il comprend un accord de restructuration de la dette du groupe qui s'élève à 24,1 milliards d'euros.

"Le désendettement constitue l’unique solution pour préserver l’intérêt social d’Altice France, de SFR et ses filiales", précise un mail interne envoyé par la direction et consulté par franceinfo. "Quand on lit le jugement, le tribunal n'a pas jugé dans le fond de tous les arguments, il s'est contenté de dire que la dette va baisser de 24 à 16 milliards et que les créances prévues pour 2027-2028 sont reculées de deux ans", poursuit Abdelkader Choukrane, qui assure qu'"en 2030, on va se retrouver face à un mur de la dette et à l'impossibilité de la renégocier".

Pour le responsable Unsa chez SFR, les autres opérateurs, sont interressé par les 25 millions d'abonnés chez SFR mais aussi par "les infrastructures ou les licences des fréquences"; En revanche, "pour les salariés, ils en ont déjà, donc la plupart des emplois seront en doublon", craint Abdelkader Choukrane. L'entreprise emploie 8 000 personnes.

Le CSE de SFR va faire appel

Orange a reconnu qu'il y avait des discussions préliminaires entre les opérateurs. "Cette opération n’est pas faite pour 'habiller la mariée SFR' en vue d'une cession du groupe", répond la direction d'Altice au service économie de franceinfo, qui ajoute qu'elle n'a à ce jour reçu aucune offre de rachat de la part des opérateurs concurrents.

Les syndicats ne s'étonnent pas de cette décision de justice mais regrettent que le tribunal n'ait pas entendu les arguments du Comité social et économique de SFR, organe qui représente les salariés. Ces derniers demandaient à être exclus du plan de sauvegarde d'Altice, estimant qu'ils n'étaient pas responsables de la dette colossale du groupe.

Le CSE va faire appel de la décision du tribunal. Cet appel est non-suspensif, ce qui signifie que le plan de restructuration va s'appliquer y compris pendant la procédure judiciaire.

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