"Je pense qu'il faut le faire par respect" : la majorité des partis favorables à un débat parlementaire après le succès de la pétition contre la loi Duplomb
Même les soutiens du texte sont d'accord. Il faut dire que si débat il y a, ce sera sans vote, donc sans risque. Les opposants, eux, veulent voir plus grand que le seul débat.
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La pétition sur le site de l'Assemblée nationale contre la loi Duplomb a récolté plus d'1,5 million de signatures, mardi 22 juillet. Succès inédit et inespéré pour la gauche, qui rêve toujours de torpiller le texte adopté définitivement le 8 juillet par l'Assemblée nationale, mais sans débat. La loi, qui vise à lever les contraintes du métier d'agriculture, est très controversée pour ses reculs environnementaux.
Cette pétition a largement franchi le cap des 500 000 signatures nécessaires pour déclencher un débat à l'Assemblée nationale. Tous les partis semblent être d'accord. Sans surprise, toute la gauche se félicite de cette initiative : PS, insoumis et écologistes crient au scandale démocratique depuis que la loi Duplomb a été adoptée sans débat dans l'hémicycle. Mais même les soutiens du texte sont d'accord. Il faut dire que si débat il y a, ce sera sans vote, donc sans risque.
Marine Le Pen y est favorable, tout en dénonçant la "propagande des gauches" qui entoure, selon elle, cette pétition. C'est oui aussi du côté de Gabriel Attal, qui a voté pour la loi Duplomb. "J'ai vu la pétition, comme vous l'avez évoqué, cela montre évidemment qu'il y a un malaise chez une partie des Français autour de cette question, a reconnu lundi le secrétaire général de Renaissance. Je ne le nie absolument pas, je le vois, je l'entends. C'est pour cela que c'est très bien si ce débat peut se tenir à la rentrée parlementaire."
La gauche demande une seconde lecture de la loi
Ce débat ne peut pas se tenir avant la mi-septembre, car il faut que la Conférence des présidents de l'Assemblée donne son feu vert. Et la prochaine réunion est prévue le 16 septembre. "Je pense qu'il faut le faire par respect" [ce débat], reconnaît un élu Les Républicains pourtant fervent défenseur de la loi Duplomb.
Il y a donc de grandes chances que le débat purement consultatif ait lieu. Mais désormais, les opposants au texte voient plus grand que juste un débat sans vote. Certains espèrent une censure du Conseil constitutionnel qui se prononcera dans les prochaines semaines sur ce texte, hypothèse très peu probable. D'autres options sont sur la table. Le Parti socialiste comme les écologistes appellent Emmanuel Macron à demander une seconde lecture de la loi à l'Assemblée, un nouveau débat suivi d'un vote.
La Constitution permet au président de la faire s'il le souhaite. Mais l'entourage du chef de l'Etat balaie cette hypothèse pour le moment. "Le chemin de la loi n'est pas terminé, le président laisse d'abord le Conseil constitutionnel se prononcer", explique l'un de ses conseillers.
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