Crash du Boeing d'Air India : des pilotes rejettent les premières conclusions sur l'accident, qui suggèrent une erreur humaine

Deux associations de pilotes de ligne du pays ont critiqué les résultats préliminaires de l'enquête sur la tragédie qui a fait 260 morts le 12 juin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un morceau de la carlingue du Boeing de la compagnie Air India qui s'est écrasé près de l'aéroport d'Ahmedabad (Inde), le 12 juin 2025. (CENTRAL INDUSTRIAL SECURITY FORCE / AFP)
Un morceau de la carlingue du Boeing de la compagnie Air India qui s'est écrasé près de l'aéroport d'Ahmedabad (Inde), le 12 juin 2025. (CENTRAL INDUSTRIAL SECURITY FORCE / AFP)

Deux associations de pilotes de ligne indiens ont vivement rejeté, samedi 12 juillet, les résultats préliminaires de l'enquête sur l'accident du Boeing 787 d'Air India survenu le 12 juin dans le nord-est de l'Inde, qui suggèrent la possibilité d'une erreur humaine. Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) avait révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.

Cette catastrophe aérienne, la plus meurtrière depuis 2014 dans le monde, a causé la mort de 241 passagers et membres d'équipage du Boeing 787, ainsi que 19 autres personnes au sol. Seul un passager a survécu.

Toujours selon l'enquête, la coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport. Le document de l'AAIB ne tire pour l'heure aucune conclusion ni ne pointe aucune responsabilité. L'enregistreur des conversations du cockpit a indiqué que l'un des pilotes avait demandé à l'autre "pourquoi il avait coupé l'alimentation en carburant" et que ce dernier avait répondu "qu'il ne l'avait pas fait", a toutefois précisé l'AAIB. Les enquêteurs n'ont pas publié la retranscription exacte de leur dialogue.

Des investigations trop "secrètes" aux yeux des pilotes indiens

"Nous avons le sentiment que l'enquête suit une piste qui présume la responsabilité des pilotes et nous nous y opposons fermement", a réagi l'Association des pilotes de ligne indiens (Alpa). L'Alpa, qui revendique 800 membres, a déploré le "secret" qui entoure l'enquête et regretté de ne pas y être associée en tant qu'"observatrice".

Une autre organisation, l'Association des pilotes commerciaux indiens (Icpa), s'est pour sa part déclarée "très perturbée par ces spéculations, (...) notamment celles qui insinuent de façon infondée l'idée du suicide d'un pilote". "Une telle hypothèse n'a aucune base en l'état actuel de l'enquête", a poursuivi l'Icpa en réaction aux propos d'experts suggérant que la catastrophe pourrait être le fruit du suicide d'un pilote.

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