"Une absence la plus complète d'humanité à son égard" : Gisèle Pelicot envisage une procédure en justice contre "Paris Match" pour diffusion de photos de sa vie privée

Dans son édition de jeudi, l'hebdomadaire a publié plusieurs photographies de la septuagénaire sur lesquelles on la voit accompagnée d'un homme présenté comme son nouveau compagnon.

Article rédigé par Juliette Campion
France Télévisions
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Temps de lecture : 2min
Gisèle Pelicot, au tribunal d'Avignon (Vaucluse), le 4 décembre 2024. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)
Gisèle Pelicot, au tribunal d'Avignon (Vaucluse), le 4 décembre 2024. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

La réaction de Gisèle Pelicot ne s'est pas fait attendre. Après la publication de photos de sa vie intime dans Paris Match, jeudi 17 avril, elle annonce, par la voix de son avocat Stéphane Babonneau, envisager "toutes les actions judiciaires destinées à protéger sa vie privée et celle de ses proches". Dans son édition de jeudi, l'hebdomadaire a publié plusieurs photographies de la septuagénaire où la voit au côté d'un homme présenté comme son nouveau compagnon par le magazine. L'une de ses photos figure en une du journal. 

"Paris Match récidive en violant sa vie privée", déplore Stéphane Babonneau, contacté par franceinfo. L'avocat rappelle qu'au moment du procès des viols de Mazan, l'hebdomadaire avait publié une photo de Gisèle Pelicot lors de son mariage avec son ex-mari, Dominique Pelicot, condamné fin 2024 à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse pendant dix ans.

"Ces photos ont été prises à son insu, sans avoir engagé la moindre démarche pour demander son autorisation ou ne serait-ce que vérifier la teneur des informations publiées", déplore Stéphane Babonneau. Il dément ainsi tout contrat avec la plateforme américaine HBO pour une adaptation cinématographique du livre que rédige en ce moment Gisèle Pelicot, comme l'écrit Paris Match. 

"C'est une victime de viols, devenue une personnalité publique malgré elle, et qui a particulièrement droit au respect de sa vie privée."

Stéphane Babonneau, avocat de Gisèle Pelicot

à franceinfo

L'avocat rappelle que sa cliente n'a donné aucune interview et n'a pris la parole que deux fois publiquement, au début et à la fin du procès. Il assure que le magazine n'a pas prévenu Gisèle Pelicot de la sortie de cet article, regrettant que la septuagénaire l'ait appris "brutalement ce matin". "Cela démontre une absence la plus complète d'humanité à son égard", poursuit-il, ajoutant qu'elle "s'efforce de reprendre le cours d'une vie normale après quatre mois de procès hors norme"

Cette publication intervient quelques jours après la publication sur le réseau TikTok d'un starter pack à l'effigie de Gisèle Pelicot pour faire la promotion d'un site de libertinage. "C'est une semaine particulièrement difficile pour elle", conclut Stéphane Babonneau. 

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