Procès des viols de Mazan : une enquête "déontologique" ouverte après des propos insultants d'un avocat lyonnais

L'ordre professionnel des avocats dit avoir reçu des signalements après les propos polémiques tenus jeudi par un avocat de l'un des accusés dans le procès des viols subis par Gisèle Pelicot.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestantes devant le tribunal d'Avignon, le 19 décembre 2024, jour de l'annonce du verdict dans le procès des viols de Mazan. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
Des manifestantes devant le tribunal d'Avignon, le 19 décembre 2024, jour de l'annonce du verdict dans le procès des viols de Mazan. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

Ses propos avaient été hués par des manifestantes, à la sortie du tribunal d'Avignon, peu après l'annonce jeudi du verdict dans le procès des viols de Mazan. Le barreau de Lyon a annoncé, vendredi 20 décembre à l'AFP, avoir ouvert une enquête "déontologique" sur des propos insultants adressés à des féministes par l'avocat d'un des accusés, Christophe Bruschi. "Tout avocat est soumis à des règles déontologiques dont le bâtonnier est garant", a déclaré l'ordre professionnel des avocats, en expliquant avoir reçu des signalements d'un particulier et d'un autre avocat.

Inscrit au barreau de Lyon, il défendait l'un des 51 accusés dans le procès des viols infligés pendant dix ans à Gisèle Pelicot, droguée aux anxiolytiques par son mari. Jeudi, son client a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, la peine la plus légère prononcée par la cour criminelle de Vaucluse. "Mon client a un message pour vous, à toutes ces hystériques, ces mal embouchées. Le message, c'est merde ! Voilà, mais avec le sourire", a-t-il lancé à la sortie du tribunal où s'étaient réunies des militantes féministes. "Allez, les tricoteuses !", a-t-il ajouté sous les huées.

Christophe Bruschi a ensuite précisé avoir utilisé ce terme en référence aux femmes qui, pendant la Révolution française "étaient assises en face de la guillotine, qui tricotaient et qui n'attendaient qu'une chose, que la guillotine tombe". "Effectivement je les ai appelées les 'tricoteuses', mais pas toutes les femmes, loin s'en faut", a-t-il dit, démentant toute "provocation" mais fustigeant des militantes qui "font le buzz" et "sont dans la haine".

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