Attaque au couteau dans un lycée à Nantes : Bernard Cazeneuve appelle à "mettre en place des politiques globales" sur la santé mentale des jeunes

"Il y a dans la société française un très profond malaise de la jeunesse", pointe l'ancien Premier ministre, vendredi sur France Inter.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 25 avril 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le 25 avril 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve appelle vendredi 25 avril sur France Inter à "entendre" le "très profond malaise de la jeunesse", au lendemain de l'attaque au couteau qui a fait un mort et trois blessés dans un lycée de Nantes. Le jeune homme soupçonné des faits, un élève décrit comme dépressif, a été interpellé et hospitalisé jeudi soir après un examen psychiatrique. Dans un manifeste attribué à cet élève et envoyé par mail quelques heures avant l'attaque, il est évoqué "la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain" et revendiqué une "révolte biologique" contre "l'écocide globalisé".

"Il y a dans la société française un très profond malaise de la jeunesse", observe Bernard Cazeneuve. "Il résulte de plusieurs phénomènes, qui convergent pour créer chez certains jeunes Français les conditions d'une désespérance profonde. On l'a vu pendant la crise sanitaire, beaucoup de jeunes étudiants se sont repliés sur eux-mêmes et ont eu des difficultés à garder le lien avec leur prochain." Bernard Cazeneuve évoque également "une violence qui monte dans la société française", notamment sur les réseaux sociaux, et qui aboutit parfois "à une violence réelle", "sans qu'il n'y ait plus aucun repère, aucun principe, aucune valeur qui rappelle ce qu'est l'altérité, c'est-à-dire la capacité à se mettre à la place d'autrui".

Une "forme de désespérance profonde"

L'ancien Premier ministre décrit aussi "une forme de radicalité nouvelle", "qui résulte du fait que c'est une génération qui se bat pour que la vie soit possible sur la planète" face au dérèglement climatique. "Cela peut engendrer une forme de désespérance profonde qui va bien au-delà d'un processus d'ensauvagement et qui doit conduire les responsables publics, par la parole qu'ils portent et les perspectives qu'ils tracent, à entendre ce malaise et à essayer d'y apporter les réponses les plus profondes et les plus pertinentes." Une référence aux propos du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a déclaré jeudi ne pas se résoudre "à ce que ces lieux d'enseignement deviennent parfois des lieux d'ensauvagement, des lieux de mort". 

Pour répondre à ces "problèmes sociaux, problèmes de santé mentale", il appelle à "mettre en place des politiques globales". Interrogé sur la proposition du Premier ministre François Bayrou d'installer des portiques à l'entrée des établissements scolaires, Bernard Cazeneuve estime que "toutes les mesures" visant à "faire en sorte qu'on veille à ce que personne ne rentre avec des armes sont les bienvenues". Mais il faut aussi qu'on "tienne compte de l'ampleur du mal qui s'empare de nos sociétés", insiste-t-il.

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