: Reportage "Ce temps de recueillement nous a fait du bien" : à Nantes, l'hommage des élèves de Notre-Dame-de-Toutes-Aides au lendemain de l'attaque au couteau

Des fleurs ou un petit mot pour exprimer douleur, soutien et compassion. Les élèves du groupe scolaire Notre-Dame-de-Toutes-Aides ont observé un temps de recueillement, vendredi 25 avril devant leur établissement, au lendemain de la mort d'une lycéenne, attaquée au couteau par un autre élève. Trois autres jeunes ont été blessés dans ce drame, alors que les motivations du suspect, qui a été hospitalisé après un examen psychiatrique, restent floues pour le moment.

Ce temps de recueillement et d'hommages a été réservé uniquement aux élèves, selon le souhait de la famille de la victime. Ni les anciens élèves qui souhaitaient venir, ni les familles n'ont pu assister à ce moment. Les parents qui accompagnaient leurs enfants sont restés à distance durant ce temps de recueillement. "C'est leur moment, pas le nôtre", dit une maman. Quelques centaines d'élèves sont entrées vers 15h30 à l'intérieur de cet établissement qu'ils avaient dû quitter, souvent sidérés, dans la précipitation jeudi après-midi. Ils sont restés une heure environ, pour beaucoup habiller en blanc ou en gris, portant à la main des fleurs.

"C'était émouvant, il y avait tout le personnel de l'établissement pour rendre hommage aux victimes. Ces personnes-là n'ont rien demandé. On a rendu un très bel hommage, le coordinateur des élèves a fait un discours très émouvant parce que c'était son amie (la jeune fille tuée). Il y a eu plus de 800 fleurs déposées", raconte Carl, un élève présent à ce recueillement. 

"On voulait être présent, c'est respectueux. Même si on ne connaissait pas spécialement la personne juste pour apporter le soutien à la famille", confie un élève scolarisé à Notre-Dame-de-Toutes-Aides. "Ce temps de recueillement nous a fait du bien", a glissé en sortant une lycéenne, l'une des rares a accepté de faire un commentaire. L'établissement et la famille de cette jeune fille décédée leur ont demandé spécifiquement d'éviter les micros, les caméras, et de ne rien dire de ce moment d'hommage et d'intimité.

"On est très bouleversés"

Plusieurs parents d'élèves, pourtant, avaient souhaité être présents, comme Laurent qui avait acheté une fleur blanche qu'il espérait pouvoir déposer devant le lycée où ses propres enfants avaient fait leur scolarité. "C'est un établissement qui est à 200 mètres de chez moi et j'ai plein d'amis qui ont encore des enfants sur place. Mes enfants ont quitté le lycée il y a deux ans, ils sont encore très bouleversés par cette histoire alors qu'ils n'y sont plus. On est troublé, on ne sait pas expliquer ce qui aurait pu être fait avant. On est très bouleversés et en soutien aux familles, surtout à cette élève décédée. On veut montrer notre soutien avec une petite fleur, en présence, être en communion."

Les élèves se sont ensuite retrouvés en petits groupes. Certains ont prévu de se rassembler avec leur classe pour ne pas terminer cette journée, ni cette semaine, chacun de son côté. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi aller parler à des psychologues au sein de l'établissement, au sein de la cellule mise en place pour écouter leurs traumatismes et leurs peines.