Au procès du braquage de Kim Kardashian, la star américaine témoigne de sa peur "de mourir" et pardonne à l'un des accusés
Très émue, l'influenceuse, venue témoigner en personne, a pleuré, mardi, face à la cour d'assises de Paris, à la lecture des remords d'un des hommes suspectés de l'avoir braquée en 2016. Son audition avait nécessité la mise en place d'un dispositif inédit et hors norme.
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Elle fait son entrée dans la salle d'audience entourée de nombreux gardes du corps. Kim Kardashian témoigne, mardi 13 mai, au procès des hommes soupçonnés du retentissant braquage dont elle a été la cible à l'automne 2016, dans sa chambre d'hôtel à Paris. En pleine nuit, des malfrats, surnommés les "papys braqueurs" en raison de leur moyenne d'âge, avaient dérobé de nombreux bijoux à la star américaine après l'avoir menacée. Neuf ans plus tard, moulée dans une longue tenue noire, agrémentée d'épaulettes, de volants et fendue à l'arrière, avec une veste de tailleur décolletée qui laisse apparaître un collier scintillant, elle s'avance pour faire face à la cour d'assises de Paris. Derrière elle, à droite, sont assis les accusés, jugés pour avoir joué un rôle dans cette affaire.
"Hello. Je suis Kim Kardashian et je viens témoigner", commence celle qui veut livrer sa "vérité". Huit jours avant de témoigner, Kim Kardashian, qui s'est constituée partie civile, avait fait savoir, par l'intermédiaire de ses avocats français et américain, qu'elle souhaitait "affronter ceux qui l'ont attaquée", avec "dignité et courage".
"J'étais à Paris pour la Fashion Week. Paris est une ville que j'aime particulièrement", se remémore-t-elle à la barre, mardi. La reine des influenceuses précise qu'à l'époque, elle se sentait en sécurité dans la capitale française : "On faisait ensemble du lèche-vitrine, on se mettait devant un vendeur de chocolat chaud... Mais ce jour-là, cette semaine de la Fashion Week, tout a changé." Elle marque une pause. "Sorry", lâche-t-elle avec quelques larmes. Puis elle reprend, la gorge nouée.
Son récit empreint d'émotion, Kim Kardashian le livre devant une salle comble. Pour sa venue, un dispositif spécial et inédit, digne de l'organisation déployée pour les concerts des stars américaines, a été mis en place. Des centaines de journalistes, sur les 490 personnes accréditées pour ce procès, ont formé une file d'attente dès l'aube devant l'entrée du palais de justice. Une salle de retransmission a été ouverte pour la presse venue du monde entier. Quelques dizaines de curieux ou de fans ont aussi fait le déplacement, parfois dès 6h30, pour assister à l'audition du jour.
"J'étais persuadée qu'ils allaient me tirer dessus"
"Je n'ai pas compris tout de suite ce qui se passait, reprend Kim Kardashian. Je venais de m'endormir, il y avait ce bruit de pas… J'étais nue, en chemisette de nuit. C'était glaçant, je ne savais pas comment réagir." Deux hommes habillés en policiers déboulent alors dans sa chambre d'hôtel, avec le réceptionniste, menotté. "Soudain, un de ces individus a commencé à dire en anglais, avec un accent : 'Ring, ring', en faisant un geste sur sa main", se souvient-elle.
Les braqueurs veulent sa bague de fiançailles, d'une valeur de 4 millions de dollars, et la menacent. "La première personne braquait son arme vers ma nuque. La deuxième tenait l'arme dans mon dos. Je me suis dit que la meilleure chose à faire pour sauver ma peau, c'était de leur obéir." A nouveau, sa voix se brise. "J'étais persuadée qu'ils allaient me tirer dessus, que c'était fini, que j'allais être violée", lâche Kim Kardashian. Le président de la cour d'assises de Paris insiste : "Cette nuit-là, véritablement, vous avez pensé mourir, madame ?" La star acquiesce : "Effectivement, j'étais certaine de mourir ce jour-là."
"J'étais dans un état de confusion totale."
Kim Kardashianà l'audience
Quand les vraies forces de l'ordre arrivent dans sa chambre d'hôtel, l'influenceuse est en "état de choc". "Je ne savais plus si ces personnes étaient de la police réellement." "Est-ce qu'à un moment ou à un autre, vous avez été frappée, violentée par les agresseurs, et si oui, de quelle manière ?", reprend le président de la cour d'assises. "Non, je n'ai pas été frappée, à aucun moment. J'ai été tirée et amenée sur le sol de la salle de bain." "Donc ce qui vous a choqué, c'est, premièrement, l'intrusion de deux inconnus et, deuxièmement, le fait que deux armes aient été exhibées ?", résume le magistrat. La star acquiesce.
"Je vous pardonne"
Kim Kardashian ne pensait pas avoir eu affaire à des "papys braqueurs" : "J'étais étonnée quand le magistrat m'a présenté les photos de ces hommes d'un certain âge, j'avais l'impression qu'ils étaient plus jeunes", déclare-t-elle face à la cour d'assises de Paris. Les accusés suivent son audition avec attention. Parmi eux, Aomar Aït Khedache, dont les propos doivent être retranscrits : cet homme de 69 ans est invalide à 80%, souffre de lourds problèmes auditifs et a perdu l'usage de la parole. Son ADN a été identifié sur le ruban adhésif qui a servi à bâillonner Kim Kardashian. Il reconnaît être l'un des hommes entrés sur les lieux de l'agression.
Cet accusé a écrit une lettre à la star américaine, dès le 24 août 2017, sans qu'elle n'en ait jamais eu connaissance. Le président de la cour d'assises la lit à l'audience : "C'est après vous avoir vue dans une émission à la télévision française, après avoir constaté votre émotion, et réalisé les dégâts psychologiques que je vous ai infligés que j'ai décidé de vous écrire. (...) Je souhaite venir vers vous en être humain, pour vous dire combien je regrette mon geste, combien j'ai été ému et touché de vous voir en larmes", assure Aomar Aït Khedache dans ce texte, où il dit néanmoins "assumer" ce qu'il a fait.
Kim Kardashian s'effondre en entendant ces mots. Elle essuie ses larmes avec un mouchoir. Le président de la cour d'assises de Paris marque une pause, puis reprend la lecture des mots de l'accusé : "Bien sûr, le passé ne se refait pas, mais j'espère que cette lettre vous permettra d'oublier peu à peu le traumatisme que vous avez vécu par ma faute." "Je vous pardonne", réagit Kim Kardashian. Avant d'ajouter : "Mais ça ne modifie pas le traumatisme." Avant une suspension d'audience, Aomar Aït Khedache adresse, à nouveau par l'intermédiaire de la cour, de nouveaux mots à Kim Kardashian : "Ce pardon est un soleil qui vient m'illuminer. (...) Je vous serai reconnaissant à jamais."
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