: Reportage "Ça permet de protéger les enfants" : à Nîmes, une première nuit sous couvre-feu "très calme"
Face aux fusillades liées au trafic de drogue, un couvre-feu est en vigueur dans la ville du Gard pour les moins de 16 ans. Une mesure mise en place dans des quartiers sensibles, sous la surveillance de très nombreux CRS qui procèdent en même temps à une opération de sécurisation.
Un couvre‑feu est entré en vigueur à Nîmes dans la soirée du lundi 21 juillet pour les moins de 16 ans, de 21 heures à 6 heures, il doit durer a minima 15 jours dans six quartiers sensibles. La préfecture réagit à une série de fusillades liées aux trafics de drogue et explique vouloir protéger les mineurs, souvent utilisés par les réseaux.
Dans le quartier sensible de Pissevin, les cages d'escalier, les garages souterrains, les caves ou les squares sont fouillés méthodiquement par les CRS à la recherche d'arme ou de drogue. "On fait tous ceux qui sont ouverts et qu'on peut faire", explique un des policiers.
Les forces de l'ordre interrogent aussi les rares jeunes qu'ils croisent. Il leur demande leurs âges et ce qu'ils font encore dehors à cette heure, sous le regard des habitants penchés par-dessus des balcons ou assis sur des bancs au pied de ces immenses tours comme ces deux hommes, inquiets : "Regardez la terrasse, il n'y a personne !", s'exclame l'un d'eux. "Les mineurs dealent avec eux, c'est difficile la situation, ça a dégénéré...", poursuit l'autre.
"Des enfants sont menacés et travaillent pour eux de force. C'est pour ça, c'est bien ce couvre-feu. Comme ça, les mineurs, ils restent chez eux. Vous allez voir que ça va se calmer un peu."
Un jeune habitant du quartier de Pissevin, à Nîmesà franceinfo
"C'est de plus en plus jeune"
On ne parle pas facilement dans ce quartier mais cette mère de famille qui nous ouvre timidement sa porte a besoin de confier son enthousiasme : "Le couvre-feu, c'est bien pour les mineurs. Ça permet de protéger les enfants et nous aussi parce que l'on n'est pas tranquille."
Car un adolescent qui n'est pas chez lui le soir est une cible pour les trafiquants, constate ce policier : "Aujourd'hui, c'est facile, ils vont récupérer des enfants pour leur donner un emploi de guetteur et leur donner de l'argent. C'est sûr que pour eux, c'est attirant. Le problème c'est que les conséquences derrière sont terribles. On s'aperçoit qu'aujourd'hui, c'est de plus en plus jeune, 13-14 ans, 12 ans même, des fois", constate-t-il.
Mais, lundi soir, durant la première partie de la nuit, aucun mineur de moins de 16 ans n'aura été vu en dehors de chez lui. "Les enfants sont chez eux et le secteur est très calme", lance le policier. Est-ce lié à la forte présence policière ou aux parents qui usent de leur autorité ? "Je doute que les jeunes prennent l'initiative par eux-mêmes de rentrer chez eux à une heure aussi tôt pour eux, puisqu'à cette heure, habituellement, ils sont encore tous dans les rues." C'est ce que veut croire cette équipe de policiers.
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