Violences faites aux professionnels de santé : "Il est urgent de protéger nos soignants", martèle l'ancienne ministre Agnès Firmin-Le Bodo

Elle rappelle qu'un texte a été adopté il y a un an à l'Assemblée et que le Sénat ne s'en est toujours pas emparé. Elle l'enjoint à "trouver une journée pour pouvoir en débattre" afin de pouvoir mettre le texte, qui prévoit de nouvelles peines pour les auteurs de telles violences, rapidement en application.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons de Seine-Maritime, le 26 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / VIA AFP)
L'ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons de Seine-Maritime, le 26 avril 2024. (LUDOVIC MARIN / POOL / VIA AFP)

"Il est urgent de protéger nos soignants. Nous en avons besoin", martèle mercredi 12 mars sur franceinfo l'ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo, députée Horizons de Seine-Maritime, alors que le Collectif du 12 mars, qui regroupe une quinzaine de syndicats et d'associations de médecins, infirmiers ou pharmaciens, appelle les soignants à "fermer leurs cabinet" pour dire "stop" aux violences qu'ils subissent.

Agnès Firmin-Le Bodo rappelle qu'un texte sur la sécurité des professionnels de santé avait été adopté en 2024 par l'Assemblée et appelle le Sénat à le voter aussi. "Cette loi a été votée il y a presque un an, le 14 mars", souligne Agnès- Firmin-Le Bodo, qui avait présenté un plan interministériel pour la sécurité des professionnels de santé en septembre 2023. Ce plan de 42 mesures avait été repris dans une proposition de loi portée par l'ancien député Philippe Pradal (Horizons), votée à l’unanimité par l'Assemblée nationale en mars 2024. "Malheureusement, le Sénat n'a pas repris cette loi", souligne Agnès Firmin-Le Bodo.

"Plus de 30 000 professionnels agressés chaque année", selon l'Ordre des médecins

Son "combat" à présent est "que cette loi qui crée des nouvelles peines puisse être votée". Elle appelle le Sénat à "trouver une journée pour pouvoir débattre de ce sujet, pour le voter conformément à ce qui a été fait à l'Assemblée" afin de "mettre en application rapidement" le texte.

Les violences contre les soignants sont en forte hausse, selon le Collectif à l'origine de la mobilisation de mercredi. L’Ordre des médecins, qui recueille les déclarations des médecins libéraux, a constaté de son côté "en 2023 une hausse de 21% en un an des agressions et des actes de violence", avec notamment "plus de 30 000 professionnels agressés chaque année, dont 45% d’infirmiers".

"C'est bien au-delà des chiffres évoqués, on sait qu'il y a toutes les violences qui ne sont pas déclarées parce que les professionnels disent, 'cela ne sert à rien parce que ce n'est pas suivi des faits'", estime Agnès Firmin-le Bodo. Par ailleurs, "il ne faut plus banaliser les agressions verbales", ajoute notamment Agnès Firmin-Le Bodo. Il reste aussi, selon elle, tout un travail "à construire avec la justice pour dire qu'il n'est plus acceptable que les professionnels de santé se fassent agresser".

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