"Il y aura un Etat palestinien", répond Jean-Noël Barrot à Benyamin Nétanyahou, qui vient de valider l'expansion des colonies en Cisjordanie

Le ministre démissionnaire des Affaires étrangères était l'invité de France Inter, le 12 septembre 2025.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Noël Barrot, sur France Inter, le 12 septembre 2025. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)
Jean-Noël Barrot, sur France Inter, le 12 septembre 2025. (FRANCE INTER / RADIOFRANCE)

"Il y aura un Etat palestinien", déclare, vendredi 12 septembre, sur France Inter Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des Affaires étrangères en réponse au Benyamin Nétanyahou. Le Premier ministre israélien qui a affirmé ce jeudi qu'"il n'y aura pas d'Etat palestinien. Cet endroit nous appartient", a dit le chef du gouvernement d'Israël, lors d'une cérémonie de signature d'un important projet de colonisation en Cisjordanie occupée.

Devant de fervents partisans de l'annexion de la région, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a prononcé ces mots : "Nous préserverons notre patrimoine, notre territoire et notre sécurité", a-t-i souligné. Et pour joindre un geste déterminé à une parole claire, ce dernier a signé un accord qui doit permettre la construction de 3400 nouveaux logements sur un territoire de 12km2 qu'aucun dirigeant israélien n'a osé occuper depuis plus de 30 ans, pour ne surtout pas se mettre à dos la communauté internationale.

En validant la zone dite "E1", Benyamin Nétanyahou franchit donc une nouvelle limite : concrètement 5000 palestiniens vont être chassés, la Cisjordanie va être horizontalement coupée en deux et la capitale théorique de l'Etat palestinien, Jérusalem-Est, va être isolée. C'est donc un Etat morcelé, sans continuité géographique et donc très difficile à gouverner, que la France s'apprête à reconnaître.

"Seule une solution politique avec un Etat palestinien démilitarisé" est possible

Invité de France Inter, vendredi, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a assuré que reconnaître l'Etat de Palestine, comme la France s'apprête à le faire dans dix jours à la 80e assemblée générale de l'Onu, "est la seule solution susceptible d'apporter la paix et la stabilité dans la région, à l'état de guerre permanent et la seule manière de mettre fin au Hamas". Le ministre démissionnaire des Affaires étrangères fait valoir qu'"il y a six millions de Juifs, six millions d'Arabes sur ce territoire qui ne vont pas disparaître, et seule une solution politique avec un Etat palestinien démilitarisé et apportant toutes les garanties de sécurité à Israël est susceptible" de mettre fin au conflit. 

"Il y a des débats profonds qui traversent la société israélienne", avance Jean-Noel Barrot, et "ce que nous nous apprêtons à faire avec le président de la République à New York, dans 10 jours maintenant, c'est de leur donner raison, de donner raison aux Palestiniens qui ont fait le choix de renoncer à la violence et de faire le choix de reconnaître Israël et de donner tort au Hamas et de lui faire un échec définitif". 

"Accentuer la pression sur le gouvernement israélien"

Jean-Noël Barrot appelle à "accentuer la pression sur le gouvernement israélien", jugeant "inacceptable ce qui se passe à Gaza, la famine, en Cisjordanie, la colonisation, le blocus financier sur l'Autorité palestinienne".

Il souligne ainsi le fait que "mercredi, pour la première fois, la présidente de la Commission européenne [Ursula Von der Leyen] a fait des ouvertures sur les sanctions de certains responsables israéliens, sur la remise en cause de certaines des dimensions commerciales de l'accord d'association entre l'UE et Israël". Le ministre démissionnaires des Affaires étrangères estime que cela va "peut-être faire bouger les lignes".

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