: Reportage "Tous les Syriens ont le droit de participer aux décisions" : à Idlib, administrée par HTS depuis 2017, les promesses du groupe rebelle qui a renversé Assad
Une semaine après la chute de Bachar al-Assad, la communauté internationale attend de voir comment le nouveau pouvoir, emmené par HTS, va diriger la Syrie. À Idlib, ville devenue "vitrine" du mouvement, la situation semble différente du reste du pays.
La bannière du HTS flotte à l'entrée d'Idlib, au nord-ouest de Syrie. Abdulhamid nous guide dans les rues encombrées et bruyantes du fief des nouveaux maîtres de Damas. "Regardez la vie à Idlib !, s'exclame-t-il. Tous ces magasins ouverts !", se réjouit-il. En un sens, Idlib, administrée depuis sept ans par HTS, apparaît comme une vitrine du nouveau pouvoir : la ville déborde d'activité. Seuls quelques vestiges des bombardements de la semaine dernière témoignent de la guerre.
Mais on s'affaire déjà à les effacer. Les étals regorgent de fruits et légumes, les broches de poulets rôtissent, boucheries, bijouteries, magasins d'armes… Mais la ville jouit aussi d'eau, d'électricité, du téléphone. De ce côté, pas de doute : Idlib est un modèle pour la Syrie.
"Ici, nous avons de l’électricité 24 heures sur 24, alors que dans le reste de la Syrie, c’est seulement deux heures par jour, que ce soit dans les zones côtières ou à Damas."
Abdulhamid, un habitant d’Idlibà franceinfo
Cela fait sourire Muhammad al-Asmar, au ministère de l'information d'Idlib : "À Damas nos équipes souffrent pour avoir internet alors que c'est la capitale. Ici, à Idlib, quelle que soit la rue, vous avez internet. Mais l'une des plus grandes réussites de ce gouvernement, c'est la sécurité. Nous nous sommes débarrassés des vestiges de Daech qui étaient encore dans cette région".
Éducation et pauvreté, deux sujets qui restent préoccupants
Les femmes disent apprécier de se promener sans risque. Toutes sont voilées, beaucoup portent le niqab, mais c'est la tradition ici. Le HTS n'impose aucune tenue. Il a toutefois mis en place un conseil de la choura, un concile de juges musulmans, qui contrôle le gouvernement.
Muhammad al-Asmar reconnaît que l'exemple d'Idlib la conservatrice n'est pas transposable au reste de la Syrie, bien plus diverse. "La Syrie appartient à tous les Syriens et ils ont tous le droit de participer aux décisions. Nous ne tomberons pas dans le même travers que le régime d'al-Assad qui a confisqué le pouvoir au profit d'une seule communauté, affirme-t-il. Son erreur a été de réduire la Syrie à un groupe et à une famille qui accaparait toutes les ressources".
Mais la feuille de route appliquée à Idlib, reconstruction, respect de l'islam, sécurité, laisse imaginer les priorités du HTS.
Et l'éducation n'en fait pas partie, critique Nour. "J'ai quatre enfants et je n'ai réussi à en envoyer qu'un seul à l'école parce que cela coûte 350 dollars par an, expose-t-elle. C'est beaucoup trop cher. Il n'y a pas d'éducation gratuite ici et nous n'avons pas d'argent, même pas assez pour manger. Regardez : elle a un frère jumeau. Elle va à l'école, mais lui, je n'ai pas pu l'y envoyer". Redresser l'économie reste l'un des défis, à Idlib comme dans le reste du pays.
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