Renaissance, Horizons, MoDem, Les Républicains… Comment le socle commun s'est fissuré autour de la participation au gouvernement de Sébastien Lecornu
Les Républicains n'entendent pas rentrer au gouvernement. Quant aux alliés historiques de la macronie, comme le MoDem de François Bayrou et Horizons d'Edouard Philippe, ils demandent des gages en échange de leur soutien.
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Que reste-t-il du socle commun ? Depuis qu'Emmanuel Macron a renommé son Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu à Matignon, vendredi 10 octobre, des fissures sont apparues au grand jour au sein de la coalition des partis du centre et de la droite qui composaient le gouvernement depuis la dissolution surprise de l'Assemblée nationale à l'été 2024. Objet de tous les débats : la participation directe ou le soutien à apporter ou non à la nouvelle équipe exécutive.
Alors que Sébastien Lecornu est confronté au défi de former le plus rapidement possible son équipe gouvernementale et de présenter un projet de budget pour 2026 au Parlement, les divisions s'étendent jusqu'à l'ex-camp présidentiel. Franceinfo dresse un état des lieux.
Les Républicains s'écharpent autour de leur position officielle
Emmenés par leur chef de parti et ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, qui a précipité la chute du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, Les Républicains ont décidé samedi de ne pas participer à la prochaine équipe gouvernementale. Le bureau politique a décidé que le parti se contenterait désormais d'un "soutien texte par texte".
Le bureau politique au cours duquel cette position a été arrêtée a toutefois été "d'une grande violence", commentait samedi un député LR à franceinfo. Les députés du parti, très soucieux d'éviter une nouvelle dissolution, ont en effet plaidé pour un soutien avec participation, comme c'était le cas depuis septembre 2024. Le clivage apparu chez les LR entre députés et sénateurs laisse entrevoir la perspective de débauchages.
L'UDI promet une "collaboration loyale", mais "exigeante"
L'Union des démocrates et indépendants (UDI) qui dispose d'un gros groupe au Sénat, mais de quelques députés seulement, a pris une décision similaire. Le parti créé par Jean-Louis Borloo a promis une "collaboration loyale, vigilante et exigeante", mais a prévenu qu'il ne voterait pas le budget "à n'importe quel prix".
Renaissance soutient sans grand enthousiasme
"C'est la décision du président de la République." C'est par cette formule laconique que Gabriel Attal, président du groupe et du parti macroniste Renaissance, a commenté la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon. L'ex-Premier ministre qui avait appelé Emmanuel Macron à "partager le pouvoir", s'est contenté de tweeter que "le seul enjeu qui vaille désormais, c'est de doter la France d'un budget", promettant d'y "travailler d'arrache-pied".
Plusieurs ministres macronistes semblent sur le départ. De quoi rendre la tâche de constituer un gouvernement encore plus ardue pour Sébastien Lecornu. La ministre démissionnaire de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, membre de tous les exécutifs depuis 2018, a ainsi confirmé dimanche sur France 3 son intention de quitter le gouvernement. Quant au ministre de la Justice démissionnaire, Gérald Darmanin, tout semble lui indiquer la sortie, Sébastien Lecornu voulant exclure de sa future équipe celles et ceux ayant des ambitions présidentielles pour 2027.
Horizons menace d'un simple soutien à l'Assemblée, sans participation au gouvernement
Horizons, le parti d'un autre ex-Premier ministre d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe, est opposé à tout retour sur la réforme des retraites de 2023, même pour arracher un accord de non-censure au Parti socialiste. Il continue donc de laisser planer la menace d'un soutien sans participation. Lors d'une réunion de ses instances dirigeantes samedi, Horizons a acté qu'il réservait sa participation "dans l'attente de ce que va proposer le Premier ministre pour le pays".
Le MoDem réclame des "clarifications" en échange de son appui
A l'image de son patron et ancien Premier ministre François Bayrou, le MoDem a toujours été constant dans sa fidélité à Emmanuel Macron depuis 2017. Pour autant, Marc Fesneau, président du groupe des députés MoDem à l'Assemblée nationale, a appelé dimanche sur X à une plus grande clarté de la part du gouvernement sur ses intentions politiques, au surlendemain de la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon. "Nous demandons de connaître plus clairement les intentions du gouvernement", écrit Marc Fesneau, soulignant que le choix de Sébastien Lecornu exige "un certain nombre de clarifications".
Je prends acte, avec mon groupe parlementaire, de la renomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre.
— Marc Fesneau (@MFesneau) October 12, 2025
Cette décision et les choix qu'elle implique appellent un certain nombre de clarifications.
Au-delà des personnes, et depuis la crise politique née de la dissolution,…
C'est à cette condition que ses troupes décideront "en toute loyauté et en toute transparence, la nature de [leur] soutien" au Premier ministre. "C'est sur cette base, enfin, que nous pourrons décider de nous engager totalement, avec en ligne de mire : la réussite du futur gouvernement et un budget pour la France", ajoute-t-il.
Le chef des députés MoDem rappelle l'importance d'une lutte partagée contre la dette et les déficits, au nom des générations futures et de la souveraineté française, affirmant que cet objectif doit s'accompagner d'une "justice sociale et fiscale". Il précise aussi l'ouverture de son groupe à un débat sur le système de retraites, "dès lors que les solutions proposées en assurent la pérennité sur le moyen et le long terme, sans sacrifier l'avenir au présent".
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