Sécurité, santé, nourriture... Quand des chercheurs vantent les avantages de la solitude pour certains animaux

Un petit groupe de chercheurs, spécialistes des comportements animaux, a lancé, en début d’année, un appel à la collaboration scientifique sur le sujet de la solitude. Ils proposent de changer de regard pour s’intéresser enfin à ses bons côtés.

Article rédigé par Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Paresseux du Costa-Rica. Photo d'illustration. (LINDA D LESTER / 500PX / GETTY)
Paresseux du Costa-Rica. Photo d'illustration. (LINDA D LESTER / 500PX / GETTY)

On connaît les dangers de la solitude chez l'humain – cela a été notamment étudié pendant le Covid. Le manque d'intéractions sociales nous met dans un état de stress, et cela peut provoquer a minima de l'anxiété, mais aussi de vraies maladies : dépressions, maladies cardio-vasculaires. Mais ce n'est pas le cas pour les animaux dont le mode de vie est solitaire, soit tout de même 22% des mammifères. Pour eux, la solitude a des avantages. Les chercheurs ont commencé à en dresser la liste, à partir des études de terrain.

Vivre seul permet d'abord d'être plus discret, on se cache plus facilement. L'exemple donné est celui du paresseux, qui se fait oublier seul sur sa branche dans la forêt tropicale. La solitude limite aussi les conflits et préserve des maladies. De fait, les animaux qui vivent seuls dépensent moins d'énergie pour défendre un grand territoire ; à plusieurs, il faut plus d'espace vital et donc couvrir de plus grandes distances. Et bien sûr, ils peuvent garder toute la nourriture pour eux-mêmes, se consacrer exclusivement à leurs propres petits sans s'occuper de ceux des autres, c'est ce que font la plupart des fauves, hormis le lion, c'est aussi le cas du fourmilier ou de certains reptiles.

Une remise en question de la marche de l'évolution

La vie en groupe aussi a des avantages. L'idée n'est pas de remettre en question ses bénéfices. Ceux-ci existent : un troupeau ou un clan constitue un mécanisme de protection. Et quand la nourriture est abondante, il y a des avantages à chasser en groupe.

Mais les chercheurs veulent renverser l'idée selon laquelle les animaux évolués sont forcément sociaux. Jusque-là, la solitude était considérée comme un état de base, comme une sorte de mode par défaut. Et un archétype était que toutes les espèces, en évoluant, allaient forcément aller vers le groupe.

Ce que montrent les chercheurs, c'est qu'on peut évoluer vers ce mode de vie solitaire, en en tirant des bénéfices. Et que ça n'empêche pas ces animaux d'acquérir des compétences de haut niveau, d'apprendre, de développer une intelligence. Tout ça loin du stress et de la compétition de la vie en groupe.

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