Comment le cerveau et le corps s'adaptent-ils aux changements de température, et notamment aux épisodes de froid ?

Alors que les scientifiques du monde entier étudient la question, une nouvelle étude irlandaise montre que les souvenirs d'expériences vécues comptent plus qu’on ne le pense.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Selon des chercheurs irlandais, un simple souvenir peut déclencher une adaptation du corps au froid (photo d'illustration). (DENNIS LANE / GETTY)
Selon des chercheurs irlandais, un simple souvenir peut déclencher une adaptation du corps au froid (photo d'illustration). (DENNIS LANE / GETTY)

Soleil, orages, grêle, vent... La météo est assez contrastée en ce moment et maintenir l’organisme à 37 degrés, (38 chez les souris), est une question vitale pour garantir le bon fonctionnement cellulaire et corporel. Il est connu que pour assurer cette thermorégulation, les mammifères ont recours à différents mécanismes réflexes : des frissons pour se réchauffer, la transpiration pour se rafraîchir.

Le cerveau peut lui aussi, face au froid, produire plus de chaleur en augmentant la production d'énergie à partir des réserves de graisses, notamment dans les tissus adipeux bruns. Et une équipe du Trinity College de Dublin a montré que de simples souvenirs peuvent suffire à déclencher cette adaptation au froid. En tout cas chez les souris.

Les chercheurs ont habitué ces rongeurs à vivre en alternance à 4° et à 21° dans des cages ayant des motifs différents au sol et sur les parois. L’éclairage était plus intense dans la cage froide et la litière n’avait pas la même texture. Au bout de quelques jours, les scientifiques se sont aperçus que, quand ils plaçaient les souris dans la cage où il était censé faire froid, leur organisme se conditionnait automatiquement et brûlait plus de calories dans les tissus adipeux, même si en réalité, le décor n'était qu'un leurre et que le thermomètre affichait 21 degrés.

Pas une solution miracle pour maigrir

Le métabolisme de la graisse brune chez les souris et les humains est assez proche. Donc cette découverte pourrait être utilisée "pour traiter des dérèglements métaboliques chez certains patients, notamment ceux qui souffrent d'obésité", écrivent ces scientifiques dans la revue Nature. L'hypothèse reste à vérifier mais il est possible que chez l'humain aussi, le fait de suggérer des souvenirs liés au froid puisse aider à accélérer temporairement la production d'énergie en puisant dans les réserves de graisse.

Certes, s’imaginer grelottant dans la neige ne remplacera pas le sport et la diététique pour évacuer les kilos superflus car l'effet n'est que temporaire. Mais ces travaux sont intéressants pour mieux comprendre comment des souvenirs peuvent déclencher des comportements ou mécanismes corporels inconscients.

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