Lithium, tungstène, cobalt... L’Europe veut développer les chantiers pour extraire les métaux précieux

Face à la dépendance envers l’Asie, l’Europe veut accélérer l'exploitation des "terres rares". Le Commissaire européen à la Prospérité et la Stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, lance un nouvel appel à projets.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue aerienne sur une carriere d'andalousite exploitée par Imerys, à Glomel , en Bretagne. (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)
Vue aerienne sur une carriere d'andalousite exploitée par Imerys, à Glomel , en Bretagne. (LIONEL LE SAUX / MAXPPP)

On les appelle aussi les métaux "critiques" ou "terres rares" : lithium, silicium, tungstène, cobalt, titane, etc. Ce sont des matériaux indispensables à la fabrication de semi-conducteurs et puces électroniques. Pour ne pas dépendre de l’Asie, essentiellement des importations chinoises, au nom de la souveraineté en matière industrielle, technologique et stratégique, l’Europe veut développer des chantiers pour extraire les métaux précieux.

Le Commissaire européen à la Prospérité et la Stratégie industrielle – le français Stéphane Séjourné – lance un nouvel, en cette fin septembre, appel à projets. Début 2025, Bruxelles avait déjà retenu et présenté 47 projets industriels entre exploration des sous-sols, extraction et raffinage des métaux. Anciens et nouveaux lauréats seront aidés par l’administration européenne sur des dossiers souvent compliqués sur le plan juridique, des aides financières sont également prévues.

Réduire les délais d'ouverture des mines

Les pays concernés tiennent à garder le contrôle de leur sous-sol, sans parler des contraintes environnementales. Quels que soient les États en Europe, Bruxelles impose aujourd’hui dix ans pour relancer l’exploitation d’une mine. L’objectif du Commissaire Stéphane Séjourné est de ramener ce délai à deux ans, c’est-à-dire faire gagner huit ans de procédure. C'est un énorme gain de temps, il va falloir batailler ferme. Ce qui va aussi probablement imposer un cahier des charges très précis.

Parmi les critères d’admission, les projets doivent respecter le développement durable des exploitations, sécuriser les approvisionnements des clients, etc. La France dispose déjà d’un responsable de haut niveau pour traiter le sujet. Il s’agit de Benjamin Gallezot, le "délégué interministériel aux approvisionnements en minerais et métaux stratégiques", directement rattaché à Bercy, le ministère de l’Économie et des finances.

Concernant la matière première, la France offre de petits gisements de ces métaux rares, essentiellement en Bretagne et dans le Massif central. Ailleurs en Europe, les principaux pays concernés sont la Norvège (le plus grand gisement en Europe), l’Ukraine, dont les sous-sols sont très riches et attirent la convoitise des États-Unis, viennent ensuite la Serbie et le Royaume-Uni.

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