: Entretien Endométriose : les annonces du gouvernement sont "des avancées majeures", salue un gynécologue
À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre cette maladie gynécologique chronique, le gouvernement a notamment annoncé la signature d'un décret pour rendre des tests salivaires de dépistage de l'endométriose accessibles dans 20 hôpitaux supplémentaires.
Sofiane Bendifallah, chirurgien gynécologue, responsable du centre d'expertise en endométriose à l'Hôpital américain de Paris, a salué vendredi 28 mars sur franceinfo "des avancées majeures", alors que le gouvernement a annoncé plusieurs mesures contre l'endométriose à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie chronique qui peut provoquer des règles douloureuses et des problèmes de fertilité. Entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France sont concernées. "C'est une maladie qui est très handicapante, qui impacte tous les aspects de la vie d'une femme", explique le médecin.
franceinfo : 20 centres supplémentaires, aux 80 déjà existants, vont ouvrir pour permettre de détecter l'endométriose assez facilement grâce à un simple test salivaire. Une détection précoce, c'est la clé ?
Dr Bendifallah : Toutes ces mesures sont vraiment des avancées majeures pour le pays et pour les patientes qui ont besoin d'être diagnostiquées très tôt et de manière plus certaine. Les médecins vont pouvoir organiser à la fois la prise en charge et faire de la prévention concernant les conséquences sur la vie sociale, la vie personnelle, la fertilité, toutes ces dimensions qui jusque-là étaient un peu passées en seconde ligne, mais qui maintenant, vont pouvoir être traitées très vite.
C'est une maladie qui touche beaucoup de femmes ?
C'est terrible parce que c'est une maladie qui est très handicapante, qui impacte tous les aspects de la vie d'une femme et qui touche de très nombreuses femmes. 10 % des femmes en âge de procréer. C'est un véritable problème de santé publique. C'est extrêmement positif de se dire que, dorénavant, nous aurons un diagnostic à la fois précis, rapide, fiable qui nous permettra de mettre comme second sujet le soin et l'accompagnement des patientes. Cela place la France maintenant, avec 100 centres pouvant donner un accès précoce aux tests, comme un des pays les plus avancés en termes de prise en charge de l'endométriose.
Des formations et des sessions d'information vont être organisées au profit notamment des jeunes filles, dans les collèges et dans les lycées. C'est important de commencer très tôt la sensibilisation ?
C'est véritablement là que les choses débutent. On a maintenant des résultats sur des études qui précisent bien que les premiers symptômes sont dès l'adolescence. En consultation, très régulièrement, lorsqu'on écoute nos patientes, on voit bien que ces symptômes ont débuté très tôt et que, entre l'adolescence et l'âge adulte, dans cette transition difficile, il n'y a pas eu d'écoute ou véritablement d'accompagnement, de sensibilisation. Plus tôt on sera en capacité d'expliquer ce qu'est l'endométriose et ce qu'elle peut avoir comme conséquence, plus tôt on pourra accompagner nos jeunes patientes et puis au-delà, prévenir les éventuelles conséquences à l'âge adulte.
Cela signifie qu'il faut arrêter de dire à une jeune fille qu'il est normal qu'elle ait mal quand elle a ses règles ?
Les règles ne sont pas censées faire mal. C'était ce qu'on disait il y a dix ans ou quinze ans. On doit maintenant changer de paradigme. Le véritable paradigme, c'est que les règles sont douloureuses, nous devons vous écouter, nous devons vous accompagner, nous devons vous apporter un diagnostic. C'est en ce sens que c'est une véritable avancée.
Pour les cas les plus complexes, des centres chirurgicaux spécialisés seront labellisés "Centre expert en endométriose". Qu'est-ce que cela va apporter aux patientes ?
C'est la partie la plus émergée de l'iceberg. Mais nous avons maintenant, depuis 2022, une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, qui a notamment participé à l'élaboration de filières de soins. Ces filières de soins mettent les patientes face à des professionnels de première ligne et de seconde ligne, et puis, in fine, lorsque les situations sont véritablement complexes, des praticiens plus expérimentés à la fois sur la question de la fertilité, sur la question de la chirurgie, sur la question de la prise en charge de la douleur. Le fait d'avoir une labellisation, c'est, en soi, quelque chose de très vertueux qui va nous permettre à la fois de structurer tout le parcours de soins pour les patientes, mais aussi de leur apporter des réponses à chacun des niveaux où elles pourront consulter.
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