Roland-Garros : un défilé de récolte de fonds pour le handicap

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Article rédigé par France 2 - P.-Y. Salique, B. Gouronnec, P. Ngankam. Édité par l'agence 6Medias
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Un défilé de mode qui célèbre les sportifs et les personnes handicapées a eu lieu dans l'enceinte de Roland-Garros pour conclure la Fashion Week parisienne, mercredi 8 octobre. L'initiative avait pour but de récolter des fonds pour financer les prothèses de tous les modèles.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Cela ressemble furieusement à un défilé de mode en plein cœur de Roland-Garros. Mais ici, chacun a un point commun : une prothèse. Jeunes ou vieux, inconnus ou sportifs paralympiques célèbres comme Dimitri Pavadé, Pauline Déroulède ou Arnaud Assoumani, tous ont mis leur corps en lumière pour le public. "On est remplis d'émotions et surtout, on est admiratifs", témoigne une femme en tribune.

Il s'agit aussi de lever le voile sur le coût des prothèses. Amputée à la suite d'un cancer, Marie-Pascale Roth a enfin pu bénéficier d'un don pour se payer une emboîture en silicone, la seule que son corps supporte et qui n'est pas remboursée par la Sécurité sociale. "Par deux fois, elle a refusé de me prendre en charge cette emboîture qui coûte 8 000 euros, alors même qu'elle me payait entre 6 et 8 emboîtures par an qui ne me convenaient pas. C'est d'une aberration la plus complète", assène l'assistante de cabinet à la ville de Florange (Moselle).

Des prothèses à plus de 100 000 euros

Dans 9 cas sur 10, la maladie est à l'origine d'une amputation et la prothèse est alors mal remboursée. Pauline Déroulède, elle, s'estime mieux lotie. Sa prothèse a été payée par l'assurance du chauffard qui l'a renversée : "La chance que j'ai eue, entre guillemets, dans mon drame, c'est de m'être fait faucher par un tiers responsable, comme on appelle ça. Donc, j'ai pu bénéficier d'un genou hypertechnologique qui n'est malheureusement pas remboursé par la Sécurité sociale. Et j'ai toujours tellement trouvé ça injuste, parce que si je m'étais accidentée toute seule, je n'aurais pas eu accès à cette technologie-là." 120 000 euros, la prothèse de dernière génération.

Un équipement que n'aura jamais le journaliste Matthieu Lartot, par exemple, amputé à la suite d'un cancer. "C'est comme si on vous demandait aujourd'hui de conduire une voiture sans direction assistée et que vous voyiez quelqu'un sur le trottoir d'en face avoir la voiture full option. C'est difficile à avaler quand vous avez été amputé à la suite d'une maladie, parce que c'est la double peine." Son association recueille des dons pour financer des prothèses et espère aussi changer les modes de remboursement. Une forme de marche vers l'égalité.

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