Des chercheurs américains établissent un lien direct entre la pollution aux particules fines et la maladie à corps de Lewy
Cette maladie peut provoquer des fluctuations cognitives et des hallucinations visuelles ou auditives, des symptômes ressemblant à ceux de la maladie d'Alzheimer.
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Des chercheurs américains établissent un lien direct entre la pollution aux particules fines et la maladie à corps de Lewy (MCL), selon une étude parue dans la revue Science jeudi 4 septembre. "L'exposition aux particules fines PM2,5 est associée à un risque accru de développer la maladie à corps de Lewy", écrivent les auteurs de l'étude. Cette maladie est la deuxième pathologie neurocognitive la plus répandue après la maladie d'Alzheimer. 200 000 personnes en souffrent en France, selon les estimations de l'association des aidants et malades à corps de Lewy.
Au cours de leur étude, les scientifiques américains ont épluché les données de 56 millions de patients américains âgés de plus de 65 ans et les ont ensuite croisées avec les zones où la pollution aux particules fines est la plus élevée.
Les tests se poursuivent
"Les gens qui étaient hospitalisés pour la première fois pour une maladie à corps de Lewy étaient des personnes qui étaient plus en contact avec les particules fines", explique Frédéric Blanc, professeur de médecine en gériatrie aux hôpitaux universitaires de Strasbourg au micro de France Inter mardi 9 septembre. "Tandis que dans la maladie de Parkinson, il n'y a pas de lien net avec les particules fines." Cela laissait présager un mécanisme spécifique à la maladie à corps de Lewy.
Ces chercheurs ont ensuite réalisé des tests chez les souris pour vérifier ce mécanisme. "Quand on expose les souris sauvages pendant dix mois à l'inhalation de particules fines, qu'on appelle les PM2,5, on a chez ces souris deux éléments : une atrophie du cerveau et des problèmes cognitifs qui s'installent", poursuit Frédéric Blanc.
Les recherches vont être poursuivies mais pour les scientifiques, c’est une preuve de plus qu'il y a urgence à lutter plus efficacement contre la pollution de l'air car les risques sanitaires vont bien au-delà des seules maladies respiratoires.
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