Témoignage "Un climat assez tendu, toxique même" : ce chercheur Franco-Américain dénonce les effets de l'administration Trump à la Nasa

L'administration Trump prévoit de baisser le budget de la Nasa de 25%, l'an prochain.

Article rédigé par Hajera Mohammad
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des missions spatiales ont déjà été annulées, 41 au moins, d'ici la fin de l'année, faute de budget. (MARK FELIX / AFP)
Des missions spatiales ont déjà été annulées, 41 au moins, d'ici la fin de l'année, faute de budget. (MARK FELIX / AFP)

D'après une enquête du site Politico, plus de 2 000 hauts fonctionnaires de l'agence spatiale américaine devraient quitter leur poste dans les prochains mois. On parle de démissions, de contrats non renouvelés ou de départs anticipés à la retraite, pour le moment. Mais des licenciements pourraient être décidés par la suite, car à terme, ce sont 5 000 postes en moins qui sont annoncés.

L'administration Trump prévoit de baisser le budget de la Nasa de 25%, l'an prochain. Ce Franco-Américain, chercheur scientifique, pense lui aussi à quitter son poste. Il témoigne pour franceinfo.

"On est à la Nasa pour faire de la science"

David, qui préfère ne pas donner son nom de famille, a rejoint la Nasa, il y a six ans, "des étoiles pleins yeux", dit-il. Et pourtant, aujourd'hui, ce chercheur pense lui aussi sérieusement à partir : "On est à la Nasa pour faire de la science, pour mener des projets novateurs, publier des résultats scientifiques dans des journaux... Et tout ça n'est soit plus possible, soit ça a été vraiment diminué en termes de financements."

Dans son centre de recherche de Mountain View, en Californie, plusieurs de ses collègues ont déjà démissionné ou sont partis faute de financement pour poursuivre leurs travaux. Ceux qui restent travaillent dans une ambiance très lourde : "C'est un climat assez tendu, toxique même."

"C'est très lourd et déprimant de voir ces restrictions être imposées par des gens qui ne savent pas du tout comment la recherche marche."

David, chercheur à la Nasa

à franceinfo

Une fuite des cerveaux et des missions spatiales déjà annulées, 41 au moins, d'ici à la fin de l'année, faute de budget : "Ce sont les missions robotisées, l'envoi de sondes ou de robots à la surface de planètes, comme Mars par exemple. Ça va faire mal à ces missions-là." Depuis cette semaine, les salariés de la Nasa ont un nouveau patron par intérim : Sean Duffy, actuel ministre des Transports, ancien candidat de téléréalité et proche de Donald Trump, mais sur son CV aucune compétence scientifique.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.