Cartographie de la Terre en 3D, mesure du CO2... Cinq satellites européens vont affiner les données sur le réchauffement climatique

Ces satellites vont être lancés dans la nuit du 25 au 26 juillet depuis Kourou, en Guyane. Ils doivent permettre notamment de mieux anticiper les risques d'inondation ou d'améliorer les connaissances sur le cycle du carbone.

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le satellite européen MicroCarb, qui va mesurer les émissions de CO2 sur la surface de la Terre. Photo prise le 1er avril 2024 à Toulouse (Haute-Garonne). (NATHALIE SAINT AFFRE / MAXPPP)
Le satellite européen MicroCarb, qui va mesurer les émissions de CO2 sur la surface de la Terre. Photo prise le 1er avril 2024 à Toulouse (Haute-Garonne). (NATHALIE SAINT AFFRE / MAXPPP)

À Kourou, en Guyane, a lieu le lancement dans la nuit du 25 au 26 juillet de plusieurs satellites essentiels pour le suivi du changement climatique et de ses conséquences. Cinq microsatellites placés à bord de la fusée Vega-C vont décoller de la base spatiale européenne et rejoindre l'espace. Ils permettront notamment de cartographier la Terre en 3D et d'évaluer les flux de dioxyde de carbone à l'échelle européenne.

À quelle vitesse les glaciers fondent-ils ? Quel sera le niveau des océans dans les prochaines années ? À quel rythme le littoral s'érode-t-il ? Ces questions, les quatre satellites de la constellation CO3D permettront d'y répondre grâce à leur mission : cartographier la Terre en trois dimensions. "On pourra reconstruire précisément le relief d'un bassin-versant, on verra les chemins qu'empruntent les eaux de pluie pour rejoindre leur cours d'eau et la modification de ces chemins au cours du temps, énumère Selma Cherchali, responsable du programme observation de la Terre au Cnes, l'agence spatiale française. On pourra ainsi par exemple mieux anticiper les risques d'inondation."

"On a pas mal de collectivités territoriales, en France notamment, qui pourront s'appuyer sur cette vision en 3D de leur territoire pour améliorer leur aménagement."

Selma Cherchali, responsable du programme observation de la Terre au Cnes

à franceinfo

Une vision en 3D depuis l'espace au mètre près. Cette constellation va répondre à un vrai besoin. "On n'a jamais eu cette capacité à voir une vision 3D de l'ensemble de la planète à travers des observations spatiales. C'est une première", poursuit-elle.

Un enjeu de souveraineté

Autre première, le satellite MicroCarb, qui sera lui aussi à bord de la fusée. Sa mission : scruter les flux de carbone à la surface de la Terre. Pour le climatologue François-Marie Bréon, cet instrument est nécessaire pour affiner les données sur le réchauffement climatique. "La mission de MicroCarb va avoir comme objectif de mieux comprendre tous ces éléments du cycle du carbone, décrit-il. Qu'est-ce qui fait que, certaines années, la végétation absorbe plus de carbone que d'autres, où sont les puits principaux de carbone, est-ce que ce sont plutôt les zones boréales ou au contraire les zones de moyennes latitudes ?"

"Cela va nous permettre de mieux comprendre le taux de croissance annuel du dioxyde de carbone dans l'atmosphère."

François-Marie Hébron, climatologue

à franceinfo

Et ces satellites sont d'autant plus importants qu'ils sont européens. D'après l'agence spatiale française, c'est un enjeu de souveraineté alors que les Etats-Unis de Donald Trump se désengagent des questions climatiques.

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