Après l'affaire Bétharram, l'enseignement catholique va lancer un audit de tous ses internats

Une mission sur la libération de la parole sera confiée à Alain Esquerre, porte-parole du premier collectif de victimes de Notre-Dame de Bétharram.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'établissement scolaire Notre-Dame de Betharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. (LAURENT FERRIERE / HANS LUCAS)
L'établissement scolaire Notre-Dame de Betharram, dans les Pyrénées-Atlantiques. (LAURENT FERRIERE / HANS LUCAS)

Eviter de nouveaux scandales et de nouvelles victimes, après l'ampleur des révélations lancées par l'affaire Bétharram. L'enseignement catholique a annoncé, jeudi 19 juin, le lancement à la rentrée d'un audit de ses quelque 600 internats, avec à la clé des certifications pour "garantir des internats sûrs".

"Les nuitées sont un facteur de risque aggravant s'agissant de violences faites aux jeunes. (...). L'enseignement catholique a donc pris la décision d'entrer dans un processus de certification de tous ses internats" pour "garantir sur la durée la qualité de l'environnement éducatif", a déclaré son secrétaire général Philippe Delorme lors d'une conférence de presse.

L'enseignement catholique compte 596 internats (dont 138 dans l'enseignement agricole), accueillant environ 38 000 internes (dont 16 000 dans l'enseignement agricole), selon ses chiffres.

"Ce processus comprend une première étape indispensable d'audit. L'ensemble de nos internats sera donc audité au cours de l'année scolaire prochaine, et peut-être au début de l'année suivante", a ajouté Philippe Delorme. Il a par ailleurs annoncé le lancement d'une "mission d'expertise sur les conditions d'accueil de la parole", pour "discerner quels ont été les freins à une libération plus entière de la parole", et "quelles seraient les conditions optimales" pour qu'elle ait lieu.

Plan sur la santé mentale des élèves

Cette mission devra rendre ses conclusions "à échéance de mi-septembre 2025". Elle sera confiée à "six personnalités qualifiées", dont le porte-parole du Collectif des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, et la présidente de l'Association des parents d'élèves de l'enseignement libre, Hélène Laubignat.

L'enseignement catholique va en outre "informer et former, plus encore" sur les violences, avec, entre autres, le déploiement de "blocs certifiants" sur le sujet pour les enseignants et autres personnels, a-t-il dit. Un plan sur la santé mentale des élèves sera aussi déployé à partir de la rentrée 2025, comprenant le déploiement d'une formation au "premier secours en santé mentale" dans tous les établissements.

Ces annonces interviennent alors que la commission d'enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires, née de l'affaire Bétharram, doit rendre prochainement ses conclusions, après avoir terminé ses auditions fin mai.

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