Situation de l'école jugée "extrêmement inquiétante" : un "éclair de lucidité" de la part du ministre, estime le Snes-FSU, "mais ce ne sera pas suffisant"

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, décrit un "éclair de lucidité" de la part du ministre de l'Éducation nationale, qui a jugé mercredi 22 octobre sur France Inter que la situation de l'école était "extrêmement inquiétante". 

"Si on parle de l'état de l'école en général, évidemment que la situation est extrêmement inquiétante", a estimé Édouard Geffray. "Elle est extrêmement inquiétante en termes de niveau. Elle est inquiétante en termes d'inégalités sociales et scolaires, elle est aussi extrêmement préoccupante en termes de santé physique et psychique des élèves", a détaillé le nouveau ministre, qui affirme que ce sont ses "trois priorités". 
 
"C'est un ministre qui finit par avoir un éclair de lucidité alors qu'il est quand même très largement responsable de la situation désastreuse de l'Éducation nationale", réagit au micro de France Inter Sophie Vénétitay. "Puisque si l'école va si mal aujourd'hui, c'est parce qu'elle a subi des politiques qui ont été faites, qui ont été imposées et qui ont été défaites et Édouard Geffray est plutôt bien placé pour le savoir puisqu'il a, par exemple, fait et défait la réforme du lycée et le choc des savoirs", relève-t-elle. De juillet 2019 à juillet 2024, Édouard Geffray a été directeur de l'enseignement scolaire au ministère de l'Éducation nationale. 

Le ministre "n'a rien dit de très rassurant"

"Il y a une forme de lucidité bienvenue, mais ce ne sera pas suffisant", dit Sophie Vénétitay. Pour la secrétaire générale du Snes-FSU, Édouard Geffray "ne pourra pas être juste le ministre des constats, il devra être le ministre de l'action et de ce point de vue-là, il n'a rien dit de très rassurant", estime-t-elle. 
 
Le budget de l'Éducation nationale pour l'année 2026 prévoit une hausse de 200 millions d'euros, le ministre a mis en avant que des recrutements notamment d'AESH (les accompagnants d'élèves en situation de handicap) et d'infirmiers scolaires sont prévus et que les suppressions de postes d'enseignants sont moins fortes que ce qu'elles devraient être si on suivait la courbe de la démographie. Pas de quoi convaincre Sophie Vénétitay : "C'est là qu'on voit que sa lucidité ne dure pas longtemps. Il y a en réalité des choix budgétaires qui vont enfoncer le service public d'éducation", souligne-t-elle. 

"Il va y avoir des suppressions d'emplois de professeurs dans les écoles, collèges et lycées alors même que nous avons les classes les plus chargées d'Europe au collège."

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU

auprès de France Inter

Face à une situation "déjà catastrophique", Sophie Vénétitay appelle à "un véritable élan, une véritable ambition et des choix budgétaires" que le ministre "doit porter et défendre".