Témoignages "Pour les élèves en difficulté, comment on va y arriver ?" : de la maternelle à la 6e, des programmes très contestés en français et en maths

Le ministère de l'Éducation nationale a l'ambition de mieux faire réussir les élèves avec ces nouveaux programmes, qui ne convainquent pas les enseignants.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les programmes de maths et français de la rentrée 2025 ne conviennent aux enseignants, notamment en primaire. (photo d'illustration) (VANESSA MEYER / MAXPPP)
Les programmes de maths et français de la rentrée 2025 ne conviennent aux enseignants, notamment en primaire. (photo d'illustration) (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Après une première semaine en classe, les nouveaux programmes, en mathématiques et en français font réagir dans les écoles. Ils concernent tous les niveaux de la maternelle à la 6e. Et s'ils ont été mis en place par le ministère de l'Éducation nationale dans l'objectif affiché de mieux faire réussir les élèves, ces nouveaux programmes concentrent une forte opposition de la part de certains enseignants.

"Ce n'est pas très sérieux, s'insurge un enseignant de CE1-CE2 en Haute-Savoie, parce que dans bien des cas, ce n'est pas réalisable." Les nouveaux programmes ont été nettement chargés, notamment en mathématiques, estime le professeur d'école qui prend l'exemple du calcul mental : "Si on regarde en CE2, ça va être 49 x 7, ce genre d'opérations de tête...", détaille-t-il, avant de les juger trop difficiles.

En conséquence, les écarts de niveau vont se creuser, selon lui. "On a le sentiment que ces programmes sont quand même élaborés pour des bons élèves. Mais par contre, pour les élèves en difficulté, comment on va y arriver ? Je ne sais pas s'ils seront meilleurs en mathématiques parce que de toute façon, on ne pourra pas faire tout le programme."

Une place trop importante donnée à la fluence en français

En français, de nombreux professeurs pointent l'importance donnée à la fluence. La technique entraîne les élèves à lire le plus vite possible, mais sans s'assurer qu'ils comprennent le sens, explique Aude Jaugeas, qui enseigne en CP et représente le syndicat SNUIPP dans les Yvelines : "On en a besoin, on ne dit pas que ce n'est pas important, mais alors là, tout est basé là-dessus. De toute manière, on ne fonctionne qu'avec des chronomètres et finalement, le sens derrière tout ça est très moindre en fait. La compréhension, finalement, passe très en dessous la vitesse."

L'enseignante pointe aussi le côté très injonctif de ces nouveaux programmes, qui laissent beaucoup moins de liberté pour s'adapter à chaque élève. 

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