Premiers narcotrafiquants incarcérés à la prison de Vendin-le-Veil : "Le statu quo n'était pas possible", estime un ancien directeur de prison

Ce qui est "nouveau", c'est "qu'on va mettre une centaine de détenus dans deux établissements pénitentiaires, qui étaient déjà de haute sécurité", relève Joaquim Pueyo, maire PS d'Alençon et ancien directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis, invité mardi sur franceinfo.

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Une vue de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 21 juillet 2025. (SEBASTIEN COURDJI / MAXPPP)
Une vue de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), le 21 juillet 2025. (SEBASTIEN COURDJI / MAXPPP)

"Le statu quo n'était pas possible, compte tenu de ce qu'on a pu observer dans les prisons où vous aviez des détenus qui étaient impliqués dans des réseaux criminels" tout en continuant à gérer leurs activités, réagit mardi 22 juillet sur franceinfo Joaquim Pueyo, maire PS d'Alençon, ancien directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis. Le ministre de la Justice a annoncé sur son compte X que les 17 premiers narcotrafiquants "parmi les plus dangereux de notre pays" viennent d'être incarcérés dans la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). "On a vu malheureusement l'évasion" de Mohamed Amra "qui a coûté la vie à deux surveillants, évasion préparée de la maison d'arrêt d'Evreux", ajoute Joaquim Pueyo.

Les mesures mises en place dans les prisons qui vont accueillir ces détenus très dangereux, "ça me paraît suffisant", estime l'ancien directeur de prison. Ce qui est "nouveau", c'est "qu'on va mettre une centaine de détenus dans deux établissements pénitentiaires, qui étaient déjà de haute sécurité, et qui ont accueilli des détenus condamnés pour terrorisme". "On les a renforcés à juste titre au niveau de la visio-surveillance, on a mis en place des dispositifs de haute sécurité, de détection et pour neutraliser les drones", et "les parloirs hygiaphone" sont "devenus systématiques", liste-t-il. 

"Fouilles régulières" et parloir hygiaphone

Selon Joaquim Pueyo, avec de telles conditions, il est impossible maintenant pour ces narcotrafiquants de continuer à gérer un réseau, une équipe depuis leur cellule, "parce qu'il y a les fouilles régulières, le contrôle très renforcé". Lorsqu'un détenu a un parloir, il aura "un parloir hygiaphone, donc ils n'auront pas de contact direct" avec leur visiteur. "Lorsqu'il va se déplacer, ce sera très encadré par plusieurs surveillants", assure l'ancien directeur de prison. "Le risque zéro" n'existe pas, estime Joaquim Pueyo, mais avec ces conditions de détention, "il y a un moindre risque pour qu'il y ait des difficultés".

"Ce sont des détenus qui sont sélectionnés avec le ministère de la Justice, les magistrats et les autorités pénitentiaires."

Joaquim Pueyo, maire PS d'Alençon

sur franceinfo

L'ancien directeur des prisons de Fresnes et de Fleury-Mérogis estime qu'on ne "pouvait pas disperser ces détenus les plus dangereux dans une dizaine d'établissements. La décision a été prise de les affecter dans deux ou trois établissements, puisqu'il y a un troisième établissement qui va ouvrir en Guyane française. Ça concerne que très peu de détenus". Il juge qu'on "ne pouvait pas faire autrement". D'autant que "les trafics de drogue, les réseaux criminels déstabilisent parfois nos territoires et même notre société. Donc il fallait prendre des mesures judiciaires. Il faut aussi que ce soit très préventif" pour que la prison "joue son rôle pour éviter la récidive", analyse Joaquim Pueyo. 

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