Le chef Yannick Alléno et l'artiste JR afficheront 1 330 portraits de proches de victimes de la route sur le pont d'Iéna à Paris

Yannick Alléno a perdu son fils Antoine en 2022, fauché à 24 ans par un chauffard récidiviste au volant d'une voiture volée.

franceinfo, Avec ICI Paris Ile-de-France

Radio France

Publié le 12/09/2025 12:08

Temps de lecture : 2min

Yannick Alléno le 10 octobre 2019 à Paris. (MAXPPP)

"Les dégâts de la route et les malheurs ne s'arrêtent pas avec le départ de l'enfant" décédé dans un accident de la route, explique, vendredi 12 septembre, sur ICI Paris Ile-de-France (ex-France Bleu) le chef Yannick Alléno qui va afficher ce samedi sur la chaussée du pont d'Iéna à Paris 1 330 portraits de proches de victimes de la route, avec l'artiste JR. Leur projet s'intitule "Alive, Rendons visibles les invisibles".

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Il s'agit surtout d'un "hommage", pour Yannick Alléno, qui a perdu son fils Antoine en 2022, fauché à 24 ans par un chauffard récidiviste au volant d'une voiture volée. Ce sont des photos de familles de victimes, et non pas celles des victimes elles-mêmes qui vont être exposées, à l'initiative de l'artiste JR et de l'association Antoine Alléno. Des gens "dont on ne parle jamais, qui ont besoin de soutien, d'aide et surtout de visibilité", poursuit le chef cuisinier. "Les enfants victimes et leurs familles sont complètement oubliés", déplore-t-il, rappelant que la mortalité routière est "la première cause de mortalité en France" chez les jeunes adultes.

"Il y a 700 personnes de moins de 24 ans qui partent tous les ans sur les routes. Je pense qu'il est important de faire attention aux familles quand ça arrive".

Yannick Alléno
à franceinfo

Les visages des familles vont être affichés samedi sur près de 200 mètres de long, mais vendredi, ce sont les gendarmes notamment qui vont être photographiés sur le pont car "on ne parle jamais assez des primo intervenants comme les pompiers ou les gendarmes. Ils sont auprès de nous quand ces choses-là arrivent et il ne faut pas les oublier", plaide Yannick Alléno.

L'œuvre pourra ensuite se déplacer dans d'autres grandes villes

Dimanche, à l'issue d'une cérémonie sur le pont d'Iéna, tous les portraits seront arrachés "pour symboliser l'effacement de la mémoire collective de ces gamins et de ces familles", ajoute le chef cuisinier. L'œuvre pourra ensuite se déplacer dans d'autres grandes villes, "pour faire en sorte que les citoyens voient à quel point leur responsabilité peut être engagée quand ils prennent le volant d'une voiture" conclut Yannick Alléno.

Avec l'association qu'il a créée, il s'est battu pour faire changer la loi et instaurer le délit d'homicide routier, passible jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, et publié au Journal officiel le 10 juillet dernier. Ce sont les mêmes peines que celles encourues précédemment avec l'homicide involontaire, mais ce nouveau délit est instauré en cas de comportements délibérément dangereux comme la conduite sous l'emprise de stupéfiants ou sans permis.