Vendée Globe : "Jamais on a lâché le morceau", se réjouit Denis Van Weynbergh, dernier skippeur à avoir terminé la course

Près de deux mois après la victoire de Charlie Dalin sur le Vendée Globe, Denis Van Weynbergh est le dernier navigateur à franchir la ligne d'arrivée.

Article rédigé par franceinfo
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Le skipper belge Denis Van Weynbergh a terminé le Vendée Globe le 8 mars 2025. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)
Le skipper belge Denis Van Weynbergh a terminé le Vendée Globe le 8 mars 2025. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

"Jamais on a lâché le morceau", s'est réjoui samedi 8 mars sur franceinfo le Belge Denis Van Weynbergh, dernier skippeur à avoir franchi la ligne d'arrivée du Vendée Globe, remporté mi-janvier par Charlie Dalin. Denis Van Weynbergh a terminé samedi vers 9h30 son premier tour du monde en 117 jours, mais hors délai, la ligne d'arrivée ayant été fermée vendredi 7 mars au matin. L'arrivée de Denis Van Weynbergh clôture définitivement le 10e Vendée Globe.

"J'en rêvais depuis longtemps de remonter le chenal" des Sables-d'Olonne, confie le skippeur belge de 57 ans. Il tient à souligner "la force et la profondeur du projet" D'Ieteren Group, nom de son bateau. "C'était l'ambition de montrer que, avec une structure associative et collaborative, on pouvait avoir un projet ambitieux et aller se qualifier", se félicite Denis Van Weynbergh.

franceinfo : La ligne a été fermée vendredi matin au large des Sables-d'Olonne, 24 heures avant votre arrivée. Comment le vivez-vous ?

Denis Van Weynbergh : C'est rageant. On a eu une avarie majeure il y a une dizaine de jours qui m'a privé de grand-voile pendant quatre ou cinq jours. Donc l'explication est facile à trouver. Mais c'est vrai qu'on aurait préféré terminer vendredi avant 8 heures du matin. Mais le boulot a été fait. Il y a un règlement. Et dans l'esprit, on a tout respecté, puisque j'ai fait le parcours, j'ai même passé la ligne d'arrivée, j'ai passé la porte symbolique de la ligne d'arrivée, je n'ai pas déplombé mon moteur, j'ai tout fait comme si j'avais fait le Vendée Globe. Et j'ai fait le Vendée Globe.

Est-ce que vous vous attendiez à avoir autant de monde le long du chenal ? Il y avait des centaines de personnes.

Des milliers au moins, des milliards même !... Honnêtement non. On ne peut pas imaginer ce genre de choses.

"On est dans une bulle pendant 117 jours. C'est quand même une bonne grosse bulle".

Le skippeur Denis Van Weynbergh

à franceinfo

On s'occupe de sa personne, du bateau, de la météo, de manger, de dormir, de fonctions essentielles. Donc on n'imagine pas ça. Et c'est vrai que c'est un peu comme un choc thermique entre le froid et le chaud. On est seul. Et puis tout d'un coup, il y a un premier zodiac, un deuxième, un troisième et puis des bateaux. Et il y a même un avion qui m'a survolé, qui m'a fait un coucou dans la baie des Sables. Et on rentre dans le chenal, c'est noir de monde, et il y a la scène, la presse. Clairement, j'en rêvais depuis longtemps de remonter le chenal. Mais je n'imaginais pas autant de monde. Je pense que même quand on se marie, on n'a pas autant monde. 

Qu'est-ce qui a été le plus difficile pendant ces 117 jours de mer ?

Les 116 jours. On a quand même eu des vrais soucis, on a été proches de l'abandon plusieurs fois. Et puis la morale de l'histoire, c'est que jamais on a lâché le morceau, qu'on a continué à réussir à avancer petit à petit, et que chaque fois ça se passait bien. Sur la dernière partie quand j'ai remonté la grand-voile avec un système bien bricolé, c'était une grosse prise de risque parce que ça risquait de faire tomber le mat. Est-ce que la chance sourit aux audacieux ? Sans doute. C'est ça qu'il faut retenir.

Qu'avez-vous ressenti quand vous avez su que Charlie Dalin était dans le chenal, qu'il terminait à la première place ? Vous aviez pratiquement un mois de retard par rapport à lui.

J'allais entrer dans le Pacifique, donc c'est vrai que j'étais assez loin. On a deux sentiments. On le félicite, parce que c'est un exploit ce qu'il a fait. On sait bien qu'on n'est pas dans le même monde en termes de compétition, de budget. Et puis moi je me suis dit, d'une manière un peu troisième degré à la belge, que j'allais enfin pouvoir rattraper le premier, puisqu'il s'arrêtait. Donc c'était une source de motivation les deux premiers jours.

Vous étiez en mer. Mais toute l'équipe de bénévoles qui vous a accompagné, a vécu aussi le Vendée Globe par procuration.

C'est ça aussi la force et la profondeur du projet. C'est que les gens qui ont travaillé sur le bateau, ils avaient deux métiers. Ils travaillaient la journée pour gagner leur vie. Et puis le soir et le week-end, ils travaillaient sur le bateau. Donc ce n'est pas une mince affaire. Et c'était aussi l'ambition du projet de montrer que, avec une structure associative et collaborative, on pouvait avoir un projet ambitieux et aller se qualifier. Parce qu'il fallait se qualifier aussi pour le Vendée Globe. Et ensuite terminer le Vendée Globe. C'est fait, c'est validé, c'est coché.

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