Ce qui change au 1er juillet : attention aux fausses annonces qui circulent sur TikTok

Le 1er juillet marque traditionnellement l’entrée en vigueur de nouvelles règles ou mesures administratives. Mais sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok, ce jour donne lieu à une avalanche de rumeurs parfois délirantes.

Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Exemple de fake news sur des "annonces" du 1er juillet sur TikTok. (CAPTURE D'ECRAN)
Exemple de fake news sur des "annonces" du 1er juillet sur TikTok. (CAPTURE D'ECRAN)

"Attention la France ! Dès le 1er juillet, il sera formellement interdit de marcher sur les trottoirs tout en manipulant son téléphone" indique une voix off sur une publication très virale sur TikTok. "Ce qui va changer c’est qu’on ne pourra plus retirer 200 euros dans les distributeurs" indique un autre post sur Tik Tok... Certains internautes s'insurgent, d'autres affirment que c'est faux, mais ces infox circulent : en marge de ce qui change réellement ce 1er juillet, des vidéos virales annoncent ainsi des interdictions ou restrictions absurdes et circulent massivement. Quels sont les ressorts de cette désinformation ? Pourquoi ça marche si bien ? Qu'est-ce que cela rapporte aux faux sites ?

Ces affirmations sont totalement infondées, mais elles font tout pour sembler crédibles grâce à plusieurs artifices. D'abord, les visuels ressemblent à ceux des médias traditionnels. Ensuite, les vidéos sèment souvent la confusion en reprenant de vraies images détournées, comme un vote à l'Assemblée nationale, et les voix off citent parfois de façon mensongère des sources fiables comme BFMTV.

Les faux sites qui diffusent ces contenus mélangent aussi parfois des infox avec des faits réels, comme la restriction du tabac dans les lieux publics à partir du 1er juillet, afin d'entretenir le doute. Enfin, les sujets abordés sont volontairement clivants : plus de taxes, moins de libertés, etc...

Un objectif : maximiser les vues et les revenus

Ces contenus cherchent à susciter de l’engagement (likes, commentaires, partages) avec des incitations que l'on retrouve très souvent en fin de vidéo : "Toi tu trouves ça normal ? Dis-moi ce que tu en penses en commentaire. Tu es pour ou contre ? Commente !"  Chaque réaction peut rapporter de l’argent aux créateurs. Selon les règles de rémunération de TikTok, les vidéos les plus vues et partagées sont les mieux rémunérées : l’originalité, la durée de visionnage, la popularité du sujet, mais aussi la fréquence de publication entrent en compte. Résultat : des centaines de milliers de vues pour ces vidéos, avec un fort potentiel de monétisation.

Avec 4 millions d’abonnés sur TikTok et 9 millions sur Snapchat, l'influenceur français Nasdas a été récemment auditionné par une commission d’enquête parlementaire sur les dérives de TikTok. Interrogé spécifiquement sur ses revenus, voici sa réponse : "Mon chiffre d’affaires ? On est à des dizaines, voire des centaines de milliers d’euros… Oui, quelques centaines !"

Si certains influenceurs à succès comme Nasdas révèlent leurs revenus, faramineux, il est par contre difficile de savoir exactement combien gagnent les producteurs de fausses informations. Mais leur nombre croît, et nombre de vidéos atteignent des dizaines voir des centaines de milliers de vues. Leur modèle repose sur la confusion entre info et intox, avec un emballage visuel professionnel et une stratégie virale parfaitement rodée qui rapporte. Le fait que ces sites se multiplient est un signe de rentabilité... 

Avant de commenter ou partager une vidéo sensationnaliste sur une nouvelle loi ou un changement de règlement… Vérifiez l’information sur un site sérieux.

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