Le Parlement argentin défie encore le président Javier Milei, en restreignant sa capacité à gouverner par décrets

Comme le Sénat un mois plus tôt, les députés ont approuvé un texte qui affaiblit la force du décret de nécessité et d'urgence (DNU) face au Parlement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président argentin, Javier Milei, lors d'une conférence de presse à Ezeiza, dans la province de Buenos Aires, le 2 octobre 2025. (LUIS ROBAYO / AFP)
Le président argentin, Javier Milei, lors d'une conférence de presse à Ezeiza, dans la province de Buenos Aires, le 2 octobre 2025. (LUIS ROBAYO / AFP)

Un nouveau camouflet. Le Parlement argentin a une nouvelle fois défié le président Javier Milei, mercredi 8 octobre, en votant à une large majorité une restriction de l'usage des décrets-lois, outil maintes fois employé par le chef de l'Etat en 22 mois au pouvoir. Comme le Sénat un mois plus tôt, les députés ont approuvé un texte qui affaiblit la force du décret de nécessité et d'urgence (DNU) face au Parlement.

Le texte nécessiterait désormais le rejet d'une seule chambre, et non plus des deux, pour devenir caduc. Toutefois, un article qui n'aurait pas obtenu la majorité des députés devrait repasser au Sénat, où son issue ne fait guère de doute puisque le parti de Javier Milei y est encore plus minoritaire qu'à la chambre basse.

Le DNU utilisé 70 fois en moins de deux ans

Vainqueur de la présidentielle de 2023 sur une formule dégagiste contre la "caste politique" et la promesse d'austérité budgétaire, le chef de l'Etat ne dispose que de 40 députés ou alliés sur 257, ce qui l'a contraint à des alliances ad hoc pour faire adopter des réformes. Pour tenter de contourner ce Parlement réticent, il a recouru à plus de 70 reprises aux DNU, outil inscrit dans la Constitution depuis 1994 et qui est aussi utilisé par quasiment tous ses prédécesseurs.

La restriction adoptée mercredi souligne les difficultés croissantes du président ultralibéral à gouverner face à un Parlement où il est minoritaire, et qui est de plus en plus enclin au bras de fer, à l'approche des élections législatives de mi-mandat du 26 octobre. L'échéance rend déjà les marchés financiers nerveux, avec des pressions répétées sur le peso argentin à la clé.

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