Italie : le nouvel eldorado des ultra-riches

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Article rédigé par France 2 - R. Schapira, M. Huguet, F. Crimon, S. Caracciolo, V. Parent, L. Pensa - Édité par l'agence 6Medias
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Milan attire les ultra-riches du monde entier. Entre résidences somptueuses, fiscalité avantageuse et clubs exclusifs, la ville voit exploser les prix de l’immobilier et se transforme en repaire de fortunes, au détriment de la classe moyenne italienne.

Ce texte correspond à une partie de la transcription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Dans une petite rue de Milan (Italie), Olga Drozdova, agent immobilier de luxe, propose un bien rare à la vente. Cachée derrière un vieux palais restauré et accessible au troisième étage, une maison de 700 mètres carrés réunit toutes les attentes de sa riche clientèle étrangère, toujours plus nombreuse.

"Ce que nous demandent les acquéreurs de ce niveau, c’est d’avoir un espace très vaste pour pouvoir accueillir des événements festifs et disposer d’une zone de représentation", explique-t-elle.

Cinq chambres, six salles de bain en marbre, lustres en cristal, le chic à l’italienne avec tous les services des résidences modernes, notamment un ascenseur intérieur pour accéder au clou du spectacle : la piscine privée. "Malheureusement, nous ne pouvons pas divulguer le prix demandé, mais je peux vous dire qu’il dépasse les 10 millions d’euros", ajoute Olga Drozdova.

Une ville qui attire les plus riches

Un bien qui devrait se vendre rapidement, car Milan est devenue un véritable repaire de la grande fortune. En dix ans, la capitale économique de l’Italie compte 24 % de millionnaires en plus, avec l’arrivée de nouveaux résidents haut de gamme, parmi lesquels le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton, dont la fortune est estimée à 250 millions d’euros, ou l’homme d’affaires égyptien Nassef Sawiris, avec 9,5 milliards d’euros.

Cette concentration de richesses fait exploser les prix de l’immobilier : jusqu’à 100 000 euros le mètre carré dans certaines rues, devenues parmi les plus chères du monde. Des tarifs inaccessibles pour la majorité des Italiens, dont les salaires moyens figurent parmi les plus bas d’Europe. "Peu à peu, la classe moyenne doit abandonner la ville, car les loyers sont trop chers. C’est le revers de la médaille", raconte un habitant.

Une fiscalité attractive et des lieux exclusifs

Si l’Italie est devenue si attractive, c’est notamment grâce à une mesure très avantageuse pour les fortunes internationales. Depuis 2017, toute personne choisissant l’Italie comme résidence fiscale voit ses impôts sur ses revenus étrangers plafonnés à 200 000 euros par an, quel que soit le montant transféré. Initiée en 2016 par le gouvernement de centre-gauche de Matteo Renzi, cette mesure a été maintenue par tous les gouvernements suivants, y compris celui de Giorgia Meloni.

Milan a ainsi adopté les codes des grandes villes internationales comme Londres. Dans l’une des avenues les plus chères de la ville, l’équivalent de la rue de la Paix italienne, nous avons pu visiter un lieu exclusif : The Wild, un club à l’anglaise ouvert l’an dernier. Décorations soignées, presse internationale sur le comptoir, tout est pensé pour que les membres, triés sur le volet par Theodora De Soultrait, une Française, puissent se retrouver en toute discrétion.

"Imaginez : vous arrivez de Londres et vous ne connaissez personne à Milan. Le seul moyen de rencontrer des gens similaires, partageant les mêmes valeurs, est d’intégrer un club comme celui-ci. Vous pouvez vous sentir comme à New York, à Paris ou à Londres. C’est ça qui est important", assure-t-elle.

D’autres clubs de ce type sont déjà en construction à Milan. Selon une récente étude, le nombre d’ultra-riches devrait augmenter de 3 % par an au cours des quatre prochaines années en Italie.

Parmi nos sources

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