Incarcération de Nicolas Sarkozy : quelles seront les conditions de détention de l'ancien président de la République ?

Convoqué lundi par le Parquet national financier, l'ancien chef de l'Etat a pris connaissance des modalités de sa détention imminente.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy rentre chez lui à Paris après sa convocation au Parquet national financier (PNF), le 13 octobre 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Nicolas Sarkozy rentre chez lui à Paris après sa convocation au Parquet national financier (PNF), le 13 octobre 2025. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Il en sait plus sur ses conditions de détention. Nicolas Sarkozy a eu la confirmation du lieu de son incarcération, lundi 13 octobre. L'ancien chef d'Etat était convoqué au tribunal de Paris par le Parquet national financier (PNF) après sa condamnation à cinq ans de prison ferme avec exécution provisoire, prononcée le 25 septembre, dans le procès des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Des sources proches font savoir à France Télévisions qu'il sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, confirmant une information de RTL.

En ce qui concerne la prison, plusieurs options sont sur la table depuis plusieurs jours, selon une source judiciaire. Pour assurer sa sécurité, l'ex-président sera incarcéré soit dans un "quartier vulnérable", soit en quartier d'isolement. En région parisienne, seules deux maisons d'arrêt disposent d'un "quartier vulnérable" : Fleury-Mérogis, en Essonne, et la Santé, dans la capitale. Dans cette prison, la dernière intra-muros à Paris, les couloirs de ce quartier "VIP" ont vu passer des célébrités comme Pierre Palmade, Bernard Tapie, ou encore Patrick Balkany.

Une cellule de 9m2 et trois parloirs par semaine

Selon nos informations, à la Santé, la surveillance de Nicolas Sarkozy sera assurée de façon très individualisée et très stricte. Une consultation chez le médecin de la prison est prévue. Des éléments sur sa santé ont été recueillis au cours de sa convocation, afin de remplir sa notice individuelle de détention. "Si c'est quelqu'un qui est primo-incarcéré, cela nous permet de mettre en place un système d'observation un peu plus attentif, pour se prémunir du choc lié à l'incarcération", explique à franceinfo Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa Justice.

L'ancien président de la République sera isolé dans une cellule individuelle de 9m2, avec un lit, une armoire, une douche et éventuellement une télévision et un réfrigérateur, accordés aux détenus qui en ont les moyens. La Santé a été entièrement rénovée il y a six ans et a rouvert ses portes début 2019.

Comme tous ses codétenus, Nicolas Sarkozy aura droit à trois parloirs par semaine et à un téléphone en cellule 24 heures sur 24, mais uniquement vers des numéros validés par la justice. En revanche, ses promenades seront aménagées, en raison de son statut d'ancien président de la République. Car à la prison de la Santé, les personnes dites "vulnérables" peuvent sortir deux fois par jour, dans une cour qui leur est réservée et où ils sont seuls, sans autre détenu.

S'assurer qu'il ne sera pas importuné

L'objectif est d'éviter de "s'exposer au risque qu'une personne détenue qui aurait fait rentrer un téléphone portable puisse filmer, diffuser des vidéos de monsieur Sarkozy", expose, face aux caméras de France Télévisions, Flavie Rault, secrétaire générale du syndicat national des directeurs pénitentiaires. "L'administration pénitentiaire a la responsabilité d'assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy. Quand on accueille des personnalités qui ont une particulière notoriété, c'est un petit peu délicat de s'assurer que d'autres personnes détenues ne vont pas chercher à l'importuner, à l'agresser ou à la menacer", souligne-t-elle.

Dès son entrée en prison, les avocats de Nicolas Sarkozy pourront déposer une demande de mise en liberté, qui sera examinée dans un délai maximum de deux mois. L'âge de Nicolas Sarkozy ne devrait pas entrer en ligne de compte : les détenus de plus de 70 ans bénéficient plus facilement d'un aménagement de peine, mais uniquement en cas de condamnation définitive. Or l'ancien chef d'Etat a fait appel et un nouveau procès sera organisé d'ici six mois.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.