Censure du gouvernement : "Il faut arrêter de fonctionner par principe de menaces répétées et successives", commente Prisca Thévenot, députée des Hauts-de-Seine
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Prisca Thévenot, députée EPR des Hauts-de-Seine et ancienne porte-parole du gouvernement, était l'invité politique de franceinfo, jeudi 23 octobre 2025, notamment pour aborder les thématiques du cambriolage du Louvre quatre jours plus tôt, ou encore de l'examen en commission du budget 2026.
Le budget 2026 est examiné en commission à l'Assemblée nationale depuis lundi 20 octobre, alors que le marathon parlementaire doit se terminer avant le 31 décembre. Sur une autre note, la veille survenait le spectaculaire cambriolage au musée du Louvres. Prisca Thévenot, députée EPR des Hauts-de-Seine et ancienne porte-parole du gouvernement, était l'invité politique de franceinfo, jeudi 23 octobre 2025, pour évoquer, entre autres, ces deux thématiques.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Alix Bouilhaguet : La patronne du musée, Laurence des Cars a concédé devant les sénateurs, mercredi 22 octobre, un état de dégradation du musée et des équipements à bout de souffle. Elle affirme avoir alerté le ministère. Rachida Dati, elle, affirme que le dispositif de sécurité s'est parfaitement déroulé. À qui la faute ?
Prisca Thévenot : Sauf erreur de ma part, sur ce sujet, il y a une enquête qui est en cours. Je pense que le plus important, c'est de laisser l'enquête se faire pour pouvoir justement examiner tous les tenants et les aboutissants de ce cambriolage qui a eu lieu, qui est vraiment un désastre, et pour pouvoir y remédier. Je pense que Rachida Dati n'est pas femme à minimiser les faits. Au contraire, en responsabilité, elle suit les procédures pour que toute la lumière puisse être faite sur ce qui s'est passé au Louvre.
L'examen du budget en commission à l'Assemblée nationale a débuté lundi. Le marathon parlementaire doit se terminer avant le 31 décembre. Alors, c'est mal parti quand même pour le projet de loi de finances, qui a été rejeté en commission, et beaucoup disent déjà que ça va se finir par une adoption par voie d'ordonnance ou après un rejet par une loi spéciale. Est-ce que ce n'est pas le risque ?
Je suis réaliste et je pense que, dans le côté réaliste, il ne faut pas se laisser embarquer dans le récit politique des extrêmes qui nous explique que d'un seul coup le débat ne servira à rien ou que d'un seul coup il faudrait enjamber ce débat pour aller vers des ordonnances ou je ne sais quel autre sujet. Moi, ce que je constate, c'est que depuis lundi, le texte budgétaire, la première partie du texte du budget de l'État, est arrivé en commission des finances et que les débats ont eu lieu. Les débats se sont bien passés, chacun a pu faire valoir ses idées et nous avons eu une première capacité à montrer que ce débat idéologique était possible. Le texte arrive maintenant en séance dès demain. Espérons que le débat continue aussi à bien se passer.
Au cours de l'examen quand même en commission, la gauche a enchaîné les défaites. Pas de taxe Zucman sur les grandes fortunes, pas d'instauration d'un impôt sur la fortune climatique, ni de hausse des droits de succession. Le PS affirme que s'il n'a pas plus que la suspension de la réforme des retraites, il est prêt à censurer.
On va peut-être arrêter aussi de fonctionner par principe de menaces répétées et successives. On est dans une démarche de compromis. Ce compromis a été demandé par la gauche avec l'abandon du 49.3 et la capacité d'ouvrir un certain nombre de sujets, notamment sur la réforme des retraites. Maintenant, il va falloir aussi qu'ils acceptent de rentrer dans ce compromis. Le compromis, ce n'est pas simplement faire pression en permanence et menacer de censure. Le compromis, c'est se mettre autour de la table et défendre ses idées dans le cadre d'un débat démocratique parlementaire.
La recherche du compromis
Sébastien Lecornu, en guise de bonne foi, a concédé aux socialistes une lettre rectificative qui permet de graver dans le marbre, si je résume à grands traits la suspension de la réforme. C'était absolument nécessaire ?
C'était une promesse qui a été prise par le Premier ministre et c'est une promesse qui est tenue. Je pense qu'il est important d'avoir des personnalités politiques, des hommes politiques qui, quand ils s'engagent sur un chemin, le respectent. Et donc c'est ce qu'a fait le Premier ministre.
On sent quand même que, pour certains de vos petits camarades d'Ensemble pour la République, la pilule de la suspension de la réforme des retraites n'est pas évidente à avaler. Vous allez la voter sans état d'âme, cette mesure, cette suspension ?
Je ne voterai pas, à titre personnel, la suspension de la réforme des retraites. Et la pilule, elle n'est pas compliquée à avaler pour nous. Elle sera compliquée à avaler pour le déficit public et le budget de notre pays. Parce qu'à côté de ça, c'est 500 millions d'euros qu'il faudra trouver l'année prochaine. Et donc il faut des contreparties. Nous sommes assez simples, nous voulons rentrer dans ce chemin de compromis. Nous ne sommes pas pour la suspension de la réforme des retraites. Pour autant, nous n'allons pas menacer le gouvernement. Nous allons au contraire prendre pleinement notre part dans le débat parlementaire et essayer d'avoir une copie qui nous permette in fine d'avoir un budget pour le pays.
Mardi à midi, Emmanuel Macron enterrait la suspension de la réforme des retraites et évoquait juste un décalage. À 15 heures, devant les députés, Sébastien Lecornu confirmait cette suspension. Qui est le patron au sein du couple exécutif ? C'est Sébastien Lecornu ou c'est le président de la République ?
Je suis parlementaire, vous savez, donc je regarde ce qui se passe à l'Assemblée nationale. Sur les enjeux du couple exécutif, j'ai du mal à croire qu'il n'y ait pas de capacité à travailler ensemble. Au contraire, les deux hommes sont parfaitement alignés, et je pense que nous le savons largement. Ce qui m'importe aujourd'hui, ce n'est pas de commenter la petite phrase ou le petit sous-entendu.
Ce qui fait désordre, c'est que nous sommes dans un moment délicat pour notre pays. Nous devons avoir un budget, nous avons des forces d'opposition qui, certaines, arrivent à se mettre autour de la table pour travailler un compromis, d'autres non. Je ne suis pas sûre que venir commenter la petite phrase des uns et des autres apporte quelque chose.
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