Contrat de gouvernement : “Nous avons envie d’avancer et de proposer des choses pour que les Français aillent mieux”, affirme Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6Medias
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Mercredi 1er octobre, Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, était l’invitée de la Matinale de franceinfo. Avec Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique de franceinfo TV, elle est revenue sur les discussions autour d’un contrat de gouvernement avec Sébastien Lecornu, les enjeux fiscaux et la place de la droite dans la majorité.

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.


Les Républicains souhaitent établir un contrat de gouvernement avec Sébastien Lecornu, assorti de garanties écrites, inscrites noir sur blanc : une réduction massive des dépenses publiques, une diminution de l’aide médicale d’État et le dépôt d’un projet de loi visant à restreindre l’immigration. Le Premier ministre vous a-t-il déjà donné des assurances ? A-t-il signé ce contrat ?

Valérie Boyer : Le processus est en cours. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons sur ce contrat qui reprend les points que vous évoquez. Notre objectif est de permettre au pays d’avancer au cours des deux années à venir, sans tomber dans un blocage parlementaire total ni dans une dissolution coûteuse, qui ne ferait que retarder le traitement des sujets majeurs attendus par les Français. Nous sommes conscients de ne pas avoir remporté les dernières élections, mais nous restons une force de proposition. Nous refusons de rester inactifs face à l’effondrement des services publics et à la progression de l’insécurité. Nous voulons avancer et proposer des solutions concrètes pour améliorer la vie des Français.

Le Premier ministre s’adresse également au Parti socialiste et promet davantage de justice fiscale. Il envisage d’agir sur l’optimisation fiscale, notamment via les holdings, qui permettent à certains de réduire fortement leur imposition. Les Républicains pourraient-ils accepter une telle mesure ?

Valérie Boyer : Nous attendons d’en connaître le détail. Ce que nous refusons, c’est toute augmentation d’impôts. Pour ma part, je souhaite que les entreprises continuent de s’implanter et d’investir en France, qu’elles créent des emplois et de la richesse. Nous ne devons pas tomber dans l’obsession de nouvelles taxes, comme Zucman ou d’autres surtaxes. La France est déjà le pays le plus taxé de l’OCDE. Nous souffrons de cette fiscalité excessive. La véritable solution réside dans la réduction des dépenses publiques.

Mais la lutte contre la sur-optimisation fiscale ne vous paraît-elle pas, malgré tout, une démarche de justice ?

Valérie Boyer : Si des stratégies d’optimisation fiscale existent, c’est parce que la pression fiscale est beaucoup trop lourde. Il faut rétablir davantage d’équité, notamment vis-à-vis de ceux qui créent de la valeur et rendent possible le financement de nos hôpitaux, de nos écoles et de nos services publics. Nous ne pouvons pas continuer sur cette trajectoire. Un autre danger nous menace : la fuite de nos talents. Les jeunes les plus diplômés, ceux qui sont appelés à créer les richesses de demain, quittent la France. Ils partent en Suisse, aux États-Unis ou ailleurs, parce qu’ils sont surtaxés. Il faut leur offrir un avenir en France.

Une taxation des holdings ou une augmentation de la flat tax sur les revenus du capital sont également évoquées. S’agirait-il d’un casus belli pour Les Républicains ?

Valérie Boyer : Nous verrons ce qui sera proposé. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de discussions approfondies sur ces points. Nous pensions que le gouvernement serait constitué hier ou aujourd’hui. Ce sera finalement ce week-end ou en début de semaine prochaine, car ces sujets restent encore en suspens.

Dans le gouvernement Bayrou, on comptait sept ministres issus de la droite. Faut-il, selon vous, qu’il y en ait davantage aujourd’hui ?

Valérie Boyer : Nous verrons. Ce que je peux affirmer, c’est que les ministres issus de notre famille politique sont utiles. L’un d’eux joue un rôle absolument central, véritable clé de voûte de ce gouvernement : Bruno Retailleau. J’espère vivement qu’il restera en responsabilité, car il apporte beaucoup à la France. Il rassure les Français et a fait progresser de nombreux dossiers. À la tête de notre mouvement, il imprime une orientation claire. Je souhaite de tout cœur qu’il demeure en fonction pour continuer à faire avancer notre projet et nos convictions.

Pourtant, selon un sondage IFOP sur la présidentielle, Bruno Retailleau ne recueille que 9 % d’intentions de vote, loin derrière Édouard Philippe (16 %) et très loin de Marine Le Pen (33 %). Sa candidature ne semble pas décoller…

Valérie Boyer : Il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Nous ne sommes pas en campagne présidentielle et aucun candidat n’est officiellement déclaré. Ces sondages relèvent aujourd’hui de la politique-fiction. Je n’ai jamais vu un candidat en tête deux ans avant l’élection gagner la présidentielle. Ce n’est pas notre sujet actuel. La situation du pays est difficile et douloureuse. Les crises sont multiples : effondrement des services publics, insécurité croissante, pression fiscale et tensions sociales. Nous venons de connaître plusieurs journées de mobilisation. L’urgence est ailleurs : il faut permettre à la France de se doter d’un budget et de retrouver une capacité d’action.

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Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

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