Sommet Trump-Poutine : "On n'est pas écoutés depuis le début parce qu'on ne pèse pas", juge le député européen du Rassemblement national, Aleksandar Nikolic
Aleksandar Nikolic, député européen du Rassemblement national (RN), est l'invité politique de franceinfo mercredi 13 août. Il revient notamment sur le sommet Trump-Poutine en Alaska prévu pour le 15 août, et qui se fera sans l'Union européenne.
Vladimir Poutine et Donald Trump doivent tenir un sommet en Alaska (États-Unis) le 15 août prochain, sans la présence de Volodymyr Zelensky et de l'Union européenne (UE). Le député européen du Rassemblement national (RN), Aleksandar Nikolic, est l'invité politique de franceinfo mercredi 13 août pour aborder cette question, entre autres.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Jannick Alimi : Il va y avoir un sommet Trump-Poutine en Alaska le 15 août, en l'absence de l'Union européenne et de Volodymyr Zelensky. Est-ce que vous pensez qu'un tel sommet peut faire avancer les choses ?
Aleksandar Nikolic : Je regrette évidemment que l'Union européenne ne soit pas présente, mais manifestement, on n'est pas écoutés depuis le début parce qu'on ne pèse pas. On ne pèse pas militairement pour avoir une influence, on ne pèse pas en termes technologiques. On voit que c'est Starlink qui exerce une vraie influence sur le front aujourd'hui en Ukraine. On a vu que, quand Starlink s'est retiré du front de course, cela a eu une influence directe. Nous, on ne pèse pas technologiquement, c'est à l'image de l'impuissance de l'Union européenne.
C'est la France et l'Union européenne, malheureusement. Vous avez ce conflit aux portes de l'Europe et on n'existe pas. Aujourd'hui, Zelensky, quand il veut négocier avec Trump, parle de leur donner des métaux rares, des matières premières, parce qu'il sait que ce sont les États-Unis aujourd'hui qui ont une influence face à la Russie. L'Union européenne est impuissante dans le conflit russo-ukrainien, comme elle est impuissante, d'ailleurs, dans les accords avec Donald Trump, où la négociation consiste toujours à donner davantage aux États-Unis et nous, on a toujours moins.
Une Union européenne plus puissante
On connaît l'euroscepticisme de votre parti. Est-ce que vous pensez que l'Union européenne ne gagnerait pas à être plus puissante et plus politiquement puissante ?
On a toujours dit que ce qu'on souhaite, c'est une Union européenne qui permette à ses États d'être plus puissants, d'avoir une Union européenne qui a une vision de puissance. Mais on voit surtout une Union européenne qui impose de plus en plus de règles, qui nous pénalisent, qui négocie des accords internationaux et qui pénalise nos filières. On l'a vu récemment encore avec le Mercosur, qui va supprimer des droits de douane, donc moins de recettes, et en même temps mettre l'agriculture française, notamment la filière bovine, en concurrence directe avec la filière d'Amérique du Sud.
Systématiquement, on a une Union européenne qui a perdu justement cette vision de puissance, par exemple sur le pacte vert, qui va encore plus freiner notre industrie et notre agriculture, pour au final plus polluer. Cela parce qu'on va importer beaucoup plus de produits et générer des émissions de gaz à effet de serre, au détriment des différentes filières et des emplois qui vont avec, ainsi que nos économies qui sont grandement pénalisées.
Une censure sur le budget ?
Marine Le Pen, il y a quelques jours, quelques semaines, disait : "si le budget reste en l'état, nous, - c'est-à-dire les députés du Rassemblement national -, voterions la censure". Qu'est-ce qu'il faudrait faire, Aleksandar Nikolic ? Qu'est-ce que François Bayrou devrait faire pour éviter votre censure ?
On a franchement des budgets qui sont systématiquement de plus en plus en déficit, avec une dette qui augmente, la solution, c'est toujours d'ajouter plus d'impôts. Vous savez qu'en 1975, la part des prélèvements obligatoires dans le PIB était de 34 %. On est monté à 46 %, et pourtant, on a toujours plus de déficit. Ça montre bien que ça ne marche pas et que ce sont les dépenses publiques qui posent problème. Vous savez, on a 57 % des dépenses publiques dans le PIB aujourd'hui en France. C'est 20 % de plus que le Venezuela de Chavez en 2012, et c'est 20 % de plus que la Chine, qui est un pays communiste. C'est évidemment ça le problème, donc il faut diminuer les dépenses structurelles. Oui, je pense par exemple à l'immigration, qui coûte aujourd'hui 41 milliards d'euros par an. Je pense qu'il faut changer la politique énergétique, c'est-à-dire le fait de miser sur l'éolien et le photovoltaïque, qui représentent un coût considérable.
Et puis, il faut faire en sorte de relancer l'économie en supprimant des impôts de production, par exemple pour l'industrie, en ne nous mettant pas en concurrence directe avec des pays qui n'ont pas les mêmes règles et les mêmes normes. Ce déficit commercial chronique entraîne un déficit public. Ces erreurs en termes de dépenses toujours plus importantes, même pour des gens qui viennent d'arriver sur notre sol, ça pose un problème qui fait qu'aujourd'hui, le déficit devient de plus en plus important. La solution n'est pas de toujours demander aux Français de payer plus d'impôts, aux entreprises françaises de payer plus d'impôts. On voit bien que ça ne marche pas et on l'a dit, un impôt supplémentaire, c'est systématiquement la censure.
Un nouveau mode de scrutin
Si François Bayrou reste plutôt droit dans ses bottes, comme il semble l'indiquer, sa mission, c'est réduire l'endettement. Est-ce que donc vous voteriez une motion de censure en risquant de provoquer une crise politique, ce sur quoi vos électeurs ne vous suivraient peut-être pas ?
La crise politique, la crise économique, la crise sécuritaire, la crise migratoire, elles sont justement le fruit de la politique de ce gouvernement. Ce qui intéresse nos électeurs, c'est de pouvoir mieux vivre. La crise politique, elle est la conséquence de mauvais choix. Si vous me posez la question directement, si vous voulez éviter une crise politique, c'est-à-dire un courant majoritaire dans le pays, il faut nous écouter aussi sur ce sujet. Il faut un scrutin proportionnel avec une prime majoritaire, c'est ce qui permet d'avoir des majorités dans toutes les communes de France, dans toutes les régions de France, cela signifie un scrutin proportionnel aux législatives, et le courant qui arrive en tête a une prime avec un nombre d'élus supplémentaires, et donc une majorité.
On est obligés de changer le mode de scrutin parce qu'avant, il y avait deux courants forts, aujourd'hui il y en a trois. Donc il faut s'adapter à cela, sinon on risque d'avoir souvent le pays bloqué, même si je suis convaincu que si demain il y a une dissolution, même avec ce scrutin, on dégagerait une majorité, parce qu'il y a une telle attente de la part des Français.
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