Ukraine : « Il faut poser des limites à Poutine et soutenir l’Ukraine » pour Chloé Ridel Porte parole du Parti socialiste
À la suite de la proposition de Vladimir Poutine d'organiser une rencontre avec Volodymyr Zelensky à Moscou, la porte-parole du Parti socialiste et députée européenne Chloé Ridel était l’invitée politique d’Antoine Comte sur franceinfo, ce mardi 20 Août 2025.
Dans un contexte de tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine, avec les récentes propositions de rencontre de Vladimir Poutine et les discussions internationales sur la sécurité européenne, Chloé Ridel, porte-parole du PS et députée européenne, est l’invitée politique de franceinfo ce mardi 20 août 2025 pour analyser la situation et détailler la position de la France et de l’Europe face au conflit.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Antoine Comte : D'abord, on va parler de l'Ukraine, bien évidemment, avec ces tentatives de signer un accord de paix et cette proposition du président russe Vladimir Poutine d'organiser une rencontre avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Moscou. Comment analysez-vous cette proposition ? Est-ce que c'est une provocation ? Est-ce que c'est un piège ? Est-ce que Volodymyr Zelensky a surtout raison de refuser de se rendre en Russie, sachant que pour sa propre sécurité, il y a un vrai sujet qui se pose ?
Chloé Ridel : Bien sûr, cette proposition de se rencontrer à Moscou est celle d'un homme qui se croit tout-puissant. Et ça, c'est le résultat de la politique de Donald Trump. Je crois que l'histoire retiendra sa responsabilité. Il n'a mis aucune limite à Vladimir Poutine. Au contraire, il l'a flatté, il l'a conforté. Résultat, les attaques contre l'Ukraine ont augmenté de plus de 65 % depuis que Trump est élu. Et aujourd'hui, Poutine en vient même à avoir la confiance de demander à ce que Volodymyr Zelensky se rende à Moscou, en demandant que l'Ukraine lui cède sans ménagement la Crimée et toutes les régions d’Ukraine qu’il a annexées illégalement et envahies militairement. Tout ça est, je crois, une catastrophe pour la sécurité de notre continent. On vient là conforter la folie impériale de Vladimir Poutine. Et au Parti socialiste, nous disons depuis très longtemps que faiblir devant ce type de tyran, c’est conforter la guerre, l’amplifier. Il faut lui poser des limites, c’est ce qui doit être fait. Je remarque les efforts qui sont faits par les Européens pour rester présents à la table des négociations.
Antoine Comte : Vous saluez les efforts et le positionnement d’Emmanuel Macron ?
Chloé Ridel : Oui, parce que je crois que le président est dans son rôle. Ils se sont rendus à Washington, ils se coordonnent entre Européens, ils montrent qu’ils sont présents ; ils doivent lutter pour se faire entendre. L’enjeu aujourd’hui, c’est à la fois de renforcer l’armée ukrainienne — c’est comme ça qu’on met des limites à Poutine — mais aussi d’avancer sur la question des garanties de sécurité pour l’Ukraine et d’y inclure les États-Unis. Sinon, Poutine ne les prendra pas au sérieux. Les Européens doivent continuer à élever leur niveau de jeu pour ne pas laisser le champ libre à ces deux autocrates.
Antoine Comte : D’abord, il faut que les deux hommes, quand même, se rencontrent : Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Pour faire quoi ? Pour dire quoi ? Vous pensez qu’ils ne doivent pas se rencontrer ? Vous pensez qu’il faut cette réunion à quatre, Trump, Poutine, Zelensky et les Européens ?
Chloé Ridel : Cette décision va appartenir à Zelensky et aux Ukrainiens, mais aussi aux Européens. L’urgence, c’est de renforcer l’Ukraine et de soutenir Zelensky face à Poutine, parce qu’il est dans une position de toute-puissance à cause de Trump. C’est la seule façon de mettre des limites aux ambitions impériales de Poutine. Je rappelle que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé à Washington la semaine dernière avec un tee-shirt marqué « URSS ».
Antoine Comte : Donc c’est une provocation supplémentaire. Justement, sur le lieu : s’il y a une rencontre entre Poutine et Zelensky, faut-il que cette rencontre, si elle a lieu, ait lieu en Europe ? Par exemple, en Suisse — qui est neutre — et qui propose de lever partiellement l’immunité contre Vladimir Poutine malgré le mandat de la Cour pénale internationale. Est-ce que ça vous choque que la Suisse envisage de l’accueillir ?
Chloé Ridel : À la fin, il faudra bien qu’une rencontre ait lieu et qu’un pays l’accueille. Je préfère que ce soit la Suisse plutôt que la Biélorussie, comme on l’entend, ou encore la Chine.
Antoine Comte : Mais ne faudrait-il pas profiter de sa venue en territoire européen pour l’interpeller physiquement ?
Chloé Ridel : La Suisse est un État souverain, on ne peut rien faire. Et le président russe ne sera jamais assez fou pour se rendre dans un pays européen où il sait qu’il serait exposé à un risque d’arrestation.
Politique nationale et budget
Antoine Comte : On parlait du chef de l’État, du président français Emmanuel Macron. Passons à la politique nationale. Il a accordé une interview à Paris Match, hier, dans laquelle il dit qu’il ne souhaite pas dissoudre une deuxième fois l’Assemblée nationale et, je cite : « C’est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble ». Autrement dit, c’est de votre faute ?
Chloé Ridel : Ce serait donc de notre faute… On devrait accepter un budget qui fait payer toujours plus les Français qui travaillent, les classes populaires et les classes moyennes, sans demander aucun effort aux plus riches. Alors même que la France a un déficit qui est le résultat de la politique conduite par Emmanuel Macron — au point que nous empruntons désormais sur les marchés plus cher que l’Italie. Évidemment, nous ne pouvons pas valider une telle politique en l’état. Ce ne sont pas les intimidations du président qui vont nous faire changer d’avis. Nous censurerons le budget à l’automne, nous ferons des contre-propositions, et nous verrons ce que le gouvernement aura à en dire. Mais, en l’état actuel, c’est bien une motion de censure qui doit s’appliquer.
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