Crise politique : "C'est une impasse totale, il faut un retour aux urnes", assure Aurélie Trouvé, élue LFI de Seine-Saint-Denis
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Alors que La France insoumise n'est pas conviée à l'Élysée avec les autres forces politiques pour s'entretenir avec Emmanuel Macron ce vendredi, Jean-Luc Mélenchon a décidé de s'exprimer dans la matinée. "La politique macroniste a été défaite dans les urnes à plusieurs reprises, et il faut tourner la page", estime Aurélie Trouvé, élue LFI de Seine-Saint-Denis et invitée politique de "La Matinale".
Emmanuel Macron compte recevoir les chefs de partis vendredi 10 octobre, à 14h30 à l'Élysée, avant de nommer son nouveau Premier ministre. Un rendez-vous auquel La France insoumise et le Rassemblement national n'ont pas été conviés. Invitée à réagir dans "La Matinale" de ce vendredi à cette nouvelle mise à l'écart du parti de Jean-Luc Mélenchon, Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis, appelle à "tourner la page" du macronisme.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Serge Cimino : On a appris que le président de la République convie l'ensemble des partis et des groupes de l'Assemblée nationale, sauf le Rassemblement national et La France insoumise. On ne sait pas ce qu'il va dire, mais il y a déjà une réaction à cette non-invitation vous concernant.
Aurélie Trouvé : Écoutez, c'est logique puisque, effectivement, nous ne voulons pas continuer le macronisme. Tout simplement, nous pensons que la politique macroniste a été défaite dans les urnes à plusieurs reprises, qu'il est temps de tourner la page et que cette page ne pourra pas être tournée tant qu'il y aura ce président de la République avec cette Assemblée nationale. C'est une impasse totale, il faut un retour aux urnes.
Qu'est-ce qu'il peut leur dire ? "Rassemblez-vous, c'est encore le moment", ou "peut-être je vais dissoudre" ? Qu'est-ce qu'il peut dire à ces partis, du Parti communiste aux Républicains, même si Monsieur Retailleau dit pour l'instant qu'il n'a pas reçu l'invitation...
Je ne le sais pas non plus, voyez-vous. Mais, ce que je vois, c'est qu'il est totalement bloqué. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a un an, il a lui-même convoqué des élections législatives par la dissolution et qu'il ne respecte pas depuis le résultat de ces élections. Puisque, vous le savez, le Nouveau Front populaire était arrivé en tête. Depuis, il a considérablement abîmé les institutions. Il a plongé un peu plus ce pays dans un chaos politique et économique considérable. Les Français souffrent de plus en plus de cette situation concrète, dans leur vie de tous les jours, parce que nous n'avons pas de politique aujourd'hui possible de relance écologique et sociale, et donc il est temps qu'il parte parce que ça bloque le pays, tout simplement.
Votre chef de file, Jean-Luc Mélenchon, va prendre la parole à 9h30. Alors nous, on s'est posé la question, puisqu'il sera entouré des présidents des groupes parlementaires, que ce soit européen ou de l'Assemblée nationale, de Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, du président de la Commission des Finances, Monsieur Coquerel. Il se déclare à la présidentielle ou il veut couper l'herbe sous le pied du président de la République avant l'annonce du Premier ministre ? Est-ce que vous savez ce que va dire Jean-Luc Mélenchon ?
Je ne le sais pas. Il faudra qu'on l'écoute, bien entendu. En tout cas, je crois évidemment qu'il reviendra sur cette situation politique et c'est important.
Il va dire que LFI, quoi qu'il arrive, suit, creuse son sillon ? Parce qu'il est un peu exclu de partout aujourd'hui.
D'abord, nous ne sommes pas exclus de partout, nous sommes surtout cohérents et nous sommes, au contraire, je pense, aujourd'hui très présents dans le peuple, parce qu'il se trouve justement que nous sommes respectueux du vote de nos électeurs. Souvenez-vous, nous avons été la première force à l'Assemblée nationale avec le Nouveau Front populaire et son programme de rupture, programme de rupture, de relance écologique et sociale, et nous voulons le respecter. Donc je ne crois pas du tout que ce soit justement de l'isolement. Nous refusons les combines, nous refusons aussi de faire gagner quelques jours ou quelques semaines à ce président de la République et à la politique macroniste, qui sert de plus en plus, et toujours et encore les ultrariches au détriment du reste de la population.
"La Ve République a de très fortes limites, et on le voit bien aujourd'hui par la concentration des pouvoirs dans les mains du président"
Ça signifie que pour vous, peu importe ce qui va se passer aujourd'hui, ce qui compte, c'est le programme du NFP, et ce que pourra faire La France insoumise dans les prochains mois et prochaines semaines, et peut-être voir des élections législatives anticipées. La présidentielle anticipée s'éloigne, a priori ?
Ce qui compte, aujourd'hui, c'est de redresser le pays vers cette relance écologique et sociale. Ce qui compte, c'est un nouveau départ. Ce qui compte, c'est de répondre aux besoins des gens. Vous le savez, aujourd'hui, le pays est dans une situation économique extrêmement inquiétante et qui est issue de ces huit ans de macronisme. Il y a un record de défaillance d'entreprises, il y a un record de pauvreté dans le pays. Tout ça, nous pouvons en sortir.
Et un déficit en 2024 de 170 milliards, j'arrondis un peu, mais 170 milliards d'euros.
Un déficit qui a été créé notamment par de très gros cadeaux fiscaux aux ultrariches, par le refus de taxer les profits, les surprofits des multinationales.
Est-ce que ce sera dans le budget, ça, justement ? Est-ce qu'il y aura des mesures ?
Par ailleurs, nous pouvons aujourd'hui tout simplement avoir une loi spéciale de très court terme qui permette ensuite le retour aux urnes, donc une loi spéciale qui permet au moins d'avoir un budget à minima...
De collecter l'impôt, d'avoir un budget à minima, et après vous imaginez quoi ? Une dissolution ?
Il faut absolument un retour aux urnes. Dans l'idéal, il faut que ce retour aux urnes soit pour une présidentielle anticipée, parce que vous voyez bien que l'origine du problème, l'origine du chaos, elle est que nous avons ce président de la République qui veut coûte que coûte, à tout prix, même s'il est minoritaire dans la population et l'Assemblée nationale, poursuivre sa politique au service des plus riches, sa politique macroniste. Et il faut arrêter ça, parce que le pays est aujourd'hui dans une situation catastrophique.
Vous évoquez la présidentielle anticipée. Après l'interview de Monsieur Lecornu au 20h, tous les insoumis ont posté le même message. Je le lis rapidement : "Sébastien Lecornu dit qu'on ne peut trancher aucun sujet avant l'élection présidentielle de 2027. La solution, faisons-la tout de suite". Vous pensez encore que cette présidentielle anticipée peut intervenir ? Le président de la République ne semble pas partager ce point de vue.
Eh bien, on verra. Nous, on pense que c'est la solution aujourd'hui. Quelle autre solution sinon ? Évidemment, il y a la dissolution. Mais la dissolution a deux problèmes. Un, on peut reproduire exactement la même configuration de l'Assemblée nationale. Et surtout, c'est qu'on a un président de la République qui refuse obstinément de prendre en compte le résultat des élections, des urnes et des élections législatives. Donc, aujourd'hui, la solution, elle est par la démocratie. Elle est par le fait que chaque Français se prononce sur ce qu'il souhaite pour l'avenir du pays. Et il n'y a rien de mieux pour ça qu'une élection présidentielle. En tout cas, la Ve République fait que c'est par l'élection présidentielle que ça passe. Même si, je le dis, la Ve République a de très fortes limites, et on le voit bien aujourd'hui par la concentration des pouvoirs dans les mains du président de la République.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
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